The Erebe's Sons MC tome 3 - Allistair

CHAPTER X - SYDNEY

🥀

Je quitte l'institut l'esprit hagard, cherchant vainement à remettre les mots du psychiatre dans le bon sens. Mais rien de concret n'atteint mon cerveau.

Choc post-traumatique. Blessure psychologique. Deuil. Rupture psychotique.

Une large paume se pose sur mon épaule, alors que la chaleur de ce geste se propage et atteint mon âme pour l'enrouler dans un cocon de douceur. Puis la voix grave de mon frère tend à percer le brouillard dans lequel je suis plongée depuis quatre jours.

Chandler - Ça va aller Syd'. Tout va rentrer dans l'ordre.

Mon hochement de tête est léger, mais mon frère le prend pour ce qu'il est : la seule réponse dont je sois capable en cet instant.

Chandler - Maman m'a envoyé un message, on a de la visite. Tu te sens de voir du monde?

J'hausse les épaules puis grimpe dans la voiture, sans que mon frère n'ajoute un seul mot.

Voilà pourquoi Chandler était le plus à même de m'accompagner : il sait respecter le silence d'autrui, ne ressent pas le besoin de le combler en futilité.

Austin m'avait proposé de venir, mais il m'aurait irritée jusqu'au point de rupture. Seulement voilà, je ne peux pas me permettre de craquer, pas encore.

Le trajet jusqu'à chez mes parents se fait en une trentaine de minutes, le temps pour moi de remettre mes idées en place avant de faire face à ma petite coccinelle. Je me dois de rester forte, au moins pour elle.

Arrivés à destination, j'ai la surprise de voir deux motos garées dans l'allée, ainsi que deux SUV. Je me tourne alors vers mon frère et attends la réponse à la question que je ne prends même pas la peine de poser.

À son tour, il hausse les épaules, mais précise :

Chandler - Je t'ai dit qu'on avait de la visite.

Oui. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit eux.

Lorsque nous entrons dans la maison familiale, les rires des minis Gremlins nous atteignent du jardin arrière, tout comme les voix graves des bikers. Et parmi elles, la sienne, qui sème une traînée de frissons inopportuns le long de ma colonne vertébrale.

À mon entrée sur la terrasse, les conversations s'estompent jusqu'à se taire. Ma mère vient déposer un baiser sur mon front tandis que mon père me serre dans ses bras. Puis je fais le tour de nos invités, m'armant d'un sourire de façade, qui, visiblement, n'est pas très convaincant au vu des sourcils froncés du Président. Son regard me scanne alors que je salue Fergus et Rory, ses poings se serrent tandis que Logan m'annonce passer quelques jours en Floride avec sa famille. Après une bise pour Sam et Yeno, j'arrive au niveau d'Alli, et aussitôt, son index et son pouce crochètent mon menton alors que ses iris se braquent dans les miens.

Allistair - Qui est-ce que je dois buter?

Je me contente d'un signe négatif de la tête, mais je sens mes yeux s'humidifier. Alors sa main glisse le long de ma mâchoire avec une douceur déconcertante, pour finalement se perdre dans ma nuque et m'attirer contre son torse ferme.

Je lâche une respiration tremblante, tandis que ses bras se referment autour de moi, et soudain, je me sens noyée sous le flot d'émotions qui m'assaillent depuis mon retour.

Allistair - Qu'est-ce qu'il se passe ma Beauté?

Ma bouche s'ouvre, cependant, aucun son n'en sort. Si son étreinte m'apaise, et ce, pour une raison qui m'est encore inconnue, les questionnements à son sujet persistent. Avons-nous atteint ce stade où je peux me confier à lui? Je veux dire, nous nous sommes côtoyés durant quelques jours, et même si un lien bizarrement rassurant s'est créé entre nous, une barrière imaginaire m'empêche tout étalage.