The Erebe's Sons MC tome 3 - Allistair

CHAPTER XI - ALLISTAIR

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Installés autour d'une table, une choppe de bière devant moi, le père et les frères de ma Beauté écoutent, presque religieusement, mes confidences.

Logan m'avait bien proposé de venir avec lui et sa petite famille recomposée, pour faire une balade sur la plage, mais mon humeur ne prêtant pas à la bonne ambiance, j'ai préféré suivre le Colonel et ses fils, pour boire un verre dans un bar du centre de Sarasota.

Depuis notre arrivée, je ne cesse de ressasser mon comportement envers Sydney. Bilan : je regrette mon accès de colère, mais pas mes mots. Je ne le peux pas.

La voir si affligée, se rendant coupable d'un fait qui ne lui est pas propre, me fout en l'air.

Cependant, ça a eu le mérite de me mettre face à la réalité : cette petite blonde au corps de rêve - je peux dorénavant en attester - s'est incrustée dans chacune de mes cellules, comme un venin à cause duquel j'accepterais volontiers de mourir demain.

Non, pas demain. Mais un jour, le plus lointain possible, quand je l'aurais faite mienne.

Et ça arrivera. Parce que j'ai vu. J'ai senti. Ce courant indomptable qui passe entre nous, cette électricité qui s'empare de nous lorsqu'on est proche, celle qui nous attire l'un vers l'autre lorsqu'on est, un tant soit peu, éloigné. Celle qui nous unira.

Mais pour que ça arrive, je dois l'arracher de cette culpabilité qui risque de la ronger jusqu'à l'os. J'ai donc pris mes dispositions : Keith va prendre les rênes du Club durant quelques jours, le temps pour moi de profiter de la ville en bonne compagnie. Puis, lorsque je la sentirai enfin capable de dire adieu à cette partie de sa vie, je poserai son joli petit cul bombé sur ma bécane, direction la maison.

Alors, la théorie, c'est bouclé, ne reste plus que la pratique.

Frank - Ma fille est une jeune femme intelligente, Allistair. Elle se rendra vite compte que tout ce qui est arrivé n'est aucunement de sa faute. Sois patient, laisses-lui quelques jours.
Allistair - Même si j'ai plus l'habitude de rentrer dans le tas, je sais être patient quand ça en vaut la peine. Je saurais prendre sur moi.

Enfin, j'espère.

Cependant, la lueur de confiance qui brille dans les yeux de beau-papa me rassénère, et les quelques doutes, qui s'étaient réveillés dans mon esprit enragé, s'estompent.

Allistair - Et, en ce qui concerne son départ pour Darien?
Austin - Moi, je ne suis pas d'accord!
Brooklyn - Tu veux que je te dise A, c'est moche, parce que ce n'est pas à toi que l'Écossais a posé la question.

Austin, ou comme je le surnomme : la fouine - parce qu'il fourre son nez dans les affaires de tout le monde - grogne, puis fais la tronche.
Mais bien vite, je reporte mon attention vers le plus concerné de la tablée.

Frank - Une fois à Darien, où va-t'elle vivre?
Allistair - Avec moi, au Club. Quand je suis parti, il y a un presque six ans maintenant, j'ai vendu ma baraque. Et à mon retour, j'avais bien trop de choses à régler, sans compter que j'en avais pas l'utilité.
Austin - Et quoi? Elle va vivre entourée de bikers?

Son ton est un poil dédaigneux, un poil de trop à mon goût.

Allistair - Je suis le Président d'un Club de bikers, au cas où ça t'aurait échappé. Mais juste un truc mec, continues à me parler sur ce ton, et je vais te démontrer comment je rentre dans le tas. Pigé?
Frank - On se calme messieurs! Austin, je te conseille de redescendre d'un étage. Ta sœur a besoin de voir autre chose, je pense que ce petit tour en Georgie lui fera du bien.