Chapitre 3 : Que le jeu commence

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Je crois bien que si je le pouvais, je sauterais dans la première machine à remonter le temps et reviendrais quelques heures en arrière. 

Cette soirée n'est pas seulement ennuyeuse, elle est une torture insoutenable. Mes joues me brûlent, crispées par un sourire figé depuis près de deux heures. 

Mon père, à mes côtés, est déterminé à me faire rencontrer chaque personne de cette soirée mondaine. — Et sans doute garder un œil sur moi.

Il me présente à un homme d'affaires influent, dont le discours pompeux et les manières prétentieuses me font grimacer intérieurement. 

Je réponds poliment à ses questions sur mes études et mes aspirations, mais je me sens totalement déconnectée de ce monde. Giuseppa, quant à elle, converse en italien avec deux femmes.

Génial.

Je comptais sur elle pour m'aider à m'échapper de cette situation, mais malheureusement, elle est "occupée".

— J'ai besoin de me rafraîchir, dis-je à mon père avant de m'éclipser.

Je saisis une coupe de champagne qui passe à portée de main et en avale le contenu d'un trait avant de la rendre au serveur d'un geste désinvolte.

 Son regard désapprobateur m'importe peu, tant que cela me permet de survivre à cette soirée. Lorsque mon père s'approche en compagnie de Giuseppa, je revête mon masque de jeune fille bien élevée et leur adresse un sourire éclatant.

— Alors, comment trouves-tu la soirée ?, me demande-t- elle en gardant son bras enlacé autour de celui de mon père.

— Honnêtement, ce genre d'événement, c'est pas du tout mon truc, réponds-je.

Giuseppa fronce légèrement les sourcils, visiblement surprise par mon honnêteté, mais elle garde son sourire.

— Je comprends, ça peut être intimidant, surtout quand on ne connaît pas grand monde.

Mon père semble sur le point d'ajouter quelque chose, mais il est interrompu par l'arrivée d'un couple plus âgé qui vient saluer sa nouvelle copine.

— Buongiorno, Giuseppa, déclare l'homme en serrant la main de celle-ci avant de se présenter à mon père sous le nom de Francesco Giovanni.

— Buongiorno, Francesco, je suis Joseph et voici ma fille, Evelyne.

Si je pouvais le foudroyer du regard, je l'aurais fait depuis longtemps, mais si je gâche cette soirée, je risque bien de me retrouver punie pour le restant de mes jours. Je me contente donc de sourire avant de m'éclipser vers les amuse-bouches.

Je prends une brève pause, observant Illona engagée dans une conversation avec son téléphone dans un coin de la pièce.

La chance, pourquoi peut-elle s'éclipser ?

Cependant, la déception m'envahit rapidement lorsque je remarque que le buffet est principalement composé de jambon. Je saisis une brochette de tomates mozzarella, tentant de compenser le manque de choix. Il semble que je ne mangerai pas beaucoup ce soir.

Ma nouvelle sœur se dirige vers moi avec une expression angélique, laissant présager qu'elle va me demander quelque chose.

— Salut Eve, j'ai besoin de ton aide, déclare-t-elle.

— Pourquoi ? lancé-je en croquant dans une tomate.

— J'aimerais quitter cette soirée pour en rejoindre une plus animée, explique-t-elle.

— Oh, vraiment ?, dis-je, sceptique.

— Ouais... Seul hic, ma mère refusera si j'y vais seule, poursuit-elle, un sourire malicieux étirant ses lèvres alors qu'elle tapote son sac Valentino.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant