Chapitre 41 : Tu mi odi

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Je n'arrive pas à définir s'il fait encore nuit ou si le jour s'est levé, ni depuis combien de temps nous sommes enfermées dans cette cave. L'odeur d'humidité me brûle les narines, et je commence à ressentir une pression insupportable dans ma vessie.

— Tout ça pour une putain d'amourette, râle Illona dans son coin.

— Ne commence pas, je lui réponds, la fatigue et la frustration se mêlant dans ma voix.

— Commencer quoi ? Hein ? Quelle idée de vouloir te taper mon cousin, j'aurais mieux fait de refuser qu'il vienne en vacances avec nous, ça nous aurait évité tout ça.

— Oh arrête deux minutes, je fais ce que je veux de ma vie.

— PAS QUAND CA IMPACT CELLE DES AUTRES.

— Hey, je n'y peux rien si ton COUSIN s'est foutu un prêteur sur gage sur le dos. Je l'ai appris il y a seulement trois semaines qu'il avait tous ces problèmes.

— Ce n'est pas pour rien que j'ai tout fait pour que tu ne t'en approches pas.

— Oui, c'est bon, j'ai compris. C'est pour me protéger blabla. D'ailleurs, comment tu es au courant pour ses problèmes de tunes ?

— Quand il a éclaté sa bagnole, j'ai été la première mise au courant puisque j'ai dû le récupérer à l'hôpital. Il a tenu à ce que ses parents et ma mère ne soient pas au courant.

Je colle ma tête contre le mur en pierre, essayant de m'accorder un moment de répit.

— Lorsque nous étions à Paris, je pensais pouvoir m'évader un peu de tout ça. Mais, même là-bas, je n'ai pas eu un moment de répit entre Dante et ma mère.

— Attends, tu as revu ta mère ?

— ... Oui, j'avais besoin de réponses. Tout ce que j'avais à ce moment-là était une pièce du puzzle de ma vie.

— Et qu'est-ce que tu as découvert ? demande Illona, intriguée.

— Que mon père se tapait une femme dans le dos de ma mère.

— Sérieux ?

Je me tourne vers elle, les émotions conflictuelles se mélangeant en moi.

— Pour toi, je suis le méchant petit canard qui est entré dans ta vie et qui a chamboulé toutes tes habitudes. Seulement, vivre avec qu'une partie de la vérité te chamboule tout autant.

Je me redresse un peu malgré la fatigue et le froid qui m'enserre.

— Est-ce que tu t'es seulement mise à ma place deux minutes ? Imagine ta mère du jour au lendemain, elle se barre avec toi dans un autre pays, elle t'impose de vivre avec deux nouvelles personnes, et en plus tu n'as même pas ton mot à dire sur la situation. Tu dois simplement te taire et faire comme si tout allait bien.

Illona soupire et entre-ouvre la bouche :

— J'ai connu un peu ça, il y a trois ans. Quand ma grand-mère est morte et que nous avons hérité de la maison, ma mère m'a obligée à la suivre jusqu'ici. Je ne connaissais Dante que via les photos que j'avais de la famille. J'ai dû repartir de zéro.

Nous faisons une pause, nos parents n'étant pas si différents l'un de l'autre, nous imposant leurs choix de vie sans penser à ce que nous ressentons.

— Quelle galère, murmure Illona.

— Tu l'as dit.

Le grincement de la porte attire notre attention. Un homme descend les marches avec deux bols. Il en pose un devant moi et le second devant Illona.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant