Chapitre 30 : Proposition

29 1 3
                                    

Quand nous arrivons à la villa, je monte directement dans ma chambre, mes pas résonnants sur le sol de marbre. Une nouvelle dispute avec mon père ? — Non merci.

J'ai déjà eu ma dose pour ce soir. Je claque la porte derrière moi et souffle longuement. Après une douche rapide, l'eau chaude apaisant mes muscles tendus, je m'allonge sur mon lit, les cheveux encore humides, et fixe le plafond. Des pensées tourbillonnent dans ma tête, difficiles à ignorer. Je n'avais aucune idée que la police avait Dante dans le collimateur, ou qu'il était impliqué avec ce prêteur sur gages. Petit à petit, les pièces du puzzle s'assemblent, comme dans un film que je découvre scène après scène, et je commence à comprendre son comportement étrange des dernières semaines.

La porte de ma chambre s'ouvre doucement. Je tourne la tête et vois Illona entrer. Elle s'appuie contre le chambranle, les bras croisés, me fixant.

— Ça va ? demande-t-elle avec une voix hésitante.

Je me redresse légèrement, mes doigts jouant nerveusement avec le drap.

— À ton avis ? dis-je, un brin sarcastique.

Elle s'approche sans un mot, et s'allonge à mes côtés, imitant mon geste en fixant à son tour le plafond. Un long silence s'installe, seulement interrompu par le bruit lointain des vagues.

— Quelle soirée... finit-elle par murmurer en soupirant.

Je tourne la tête vers elle, haussant un sourcil.

— Elio est bien rentré ?

Elle hoche la tête, son regard toujours perdu dans le vide.

— Oui, il s'est éclipsé dès que Gigi a tout balancé à ton père.

Je m'assois, ramenant mes genoux contre moi.

— Elle aurait besoin d'une fermeture éclair sur la bouche, cette fille, dis-je, grinçant des dents.

Illona laisse échapper un rire discret, secouant légèrement la tête. Puis, elle se redresse et me dévisage, son expression soudain plus sérieuse.

— J'espère que ton père ne t'a pas trop pris la tête, me dit-elle doucement.

Je hausse les épaules, le regard baissé, jouant distraitement avec un coin du drap.

— Oh ça ? C'est rien, dis-je avec nonchalance. Ce qui me reste en travers, c'est notre conversation d'hier.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

Je serre les lèvres, hésitant un instant, puis je me décide à parler.

— Que si sa relation avec ta mère ne me plaît pas, je n'ai qu'à rentrer en France.

Illona ouvre de grands yeux, visiblement choquée. Elle se redresse complètement, s'appuyant sur ses bras.

— Vraiment culotté de sa part, annonce-t-elle, la bouche légèrement tordue en signe de mécontentement.

Je lâche un soupir, la fixant avec incompréhension.

— Comment tu fais pour t'entendre avec mon père ? demandé-je, curieuse.

Elle réfléchit un instant, se mordillant la lèvre inférieure avant de répondre.

— Le fait de ne pas avoir eu de père doit jouer, finit-elle par dire, un léger sourire triste aux lèvres.

Je la regarde un moment, avant de hocher lentement la tête.

— Finalement, on a plus de points communs qu'on ne le pense, murmuré-je.

Elle me lance un regard malicieux et sourit.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant