Chapitre 11 : Shot & Co

35 4 1
                                    

Nous marchons dans la rue depuis maintenant vingt minutes. La Lune est déjà bien haute dans le ciel. Les réverbères diffusent une lumière douce, projetant des ombres dansantes sur les trottoirs. Je suis à la lettre les indications de mon GPS, les yeux rivés sur mon téléphone.

— Nous arriverons dans cinq minutes, dis-je sans lever le regard.

— C'est ce que tu as dit il y a dix minutes, et nous nous sommes trompés de rue, grommelle Jules en fronçant les sourcils. Il semble à la fois fatigué et frustré.

— Arrête de faire ton grincheux, et profite de l'air frais de ce soir, lui réponds-je, en respirant profondément pour apprécier la brise nocturne. Je lui adresse un sourire encourageant.

— L'air est plus frais que toi, d'ailleurs, lance-t-il avec une pointe de moquerie, ses yeux brillants de malice.

— Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? demandai-je, offusquée mais amusée par sa remarque.

— Un look d'enfer, tu ne trouves pas ?

— Oh si, Karl Lagerfeld serait sous le charme, ajoute Jules avec un sourire narquois, se moquant gentiment.

Je ris en enlevant le pantalon avant de défroisser ma robe. Nous tournons dans une rue principale et remarquons, au loin, un groupe de jeunes de notre âge qui se faufile dans une ruelle étroite et mal éclairée.

— Attends, qu'y a-t-il par là ? dis-je en me dirigeant vers la ruelle, curieuse de découvrir ce lieu mystérieux.

— Règle numéro un, on ne va pas dans les petites ruelles, Eve, réplique-t-il avec une voix tendue, ses yeux scrutant les ombres de la ruelle.

— Ça va, personne ne me fera du mal, je suis accompagnée, réponds-je en tentant de le rassurer. Je prends sa main dans la mienne, le serrant doucement.

— Accompagnée d'un ami gay qui le porte sur sa gueule qu'il est gay. Je te rappelle que nous sommes dans un pays très axé sur la religion, précise-t-il, ses yeux mi-clos de préoccupation.

— Jules, relax. Ça va bien se passer, OK ? Si tu commences à paniquer, on ne va pas s'en sortir, réponds-je en essayant de calmer la situation.

Il soupire profondément avant de regarder derrière moi :

— Attends, c'est un bar à shots ?

Je me retourne et regarde l'enseigne du bar. Un néon coloré clignote, affichant le nom de l'établissement avec des illustrations de seringues en plastique. La curiosité m'envahit.

— On dirait bien que oui. Tu veux y faire un tour ?

— Pourquoi pas, répond-il en se redressant, l'air un peu plus détendu.

Nous nous dirigeons vers le bar et entrons. La première chose que j'observe est le bar aux couleurs de l'arc-en-ciel. Les shots sont servis dans de fausses seringues en plastique, une idée originale qui ajoute une touche de fantaisie à l'ambiance déjà éclectique du lieu. Des néons multicolores illuminent la petite pièce, et une musique électronique pulsante résonne à travers les murs. La foule est animée, les gens dansant et riant, créant une atmosphère vibrante et festive.

Quand vient notre tour, je regarde les différentes compositions. Je souris, amusée, en remarquant qu'il y en a certains qui porte le nom de certains présidents. Le prix est raisonnable, ne dépassant pas les 4 Euros le shot. Avec Jules, nous décidons d'en prendre cinq chacun.

En attendant que l'on nous prépare notre commande à emporter, j'examine les lieux. La scène est animée, avec des groupes de jeunes discutant bruyamment et des amis prenant des selfies. La chaleur du lieu contraste avec la fraîcheur de la nuit dehors, et je m'imprègne de l'énergie collective.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant