Chapitre 40 : Vendetta

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À ma grande surprise, le retour fut plutôt calme. Illona s'est endormie dans la voiture et je l'avi suivie peu après. Ces derniers temps, je préfère qu'elle garde la bouche fermée. La paix est parfois un bien précieux.

Je pose les assiettes sur la table pendant qu'Illona s'occupe des couverts.

— Ça sent bon par ici, indique mon père en entrant dans la cuisine, l'air ravi.

— Risotto aux champignons, déclare Giuseppa en remuant le plat avec une cuillère en bois.

— J'aurais préféré avec du jambon cru, mais avec Eve, on ne peut pas, râle Illona en jetant un coup d'œil désapprobateur.

Je préfère ignorer sa remarque et continuer de mettre le couvert. Le médecin a spécifié qu'il ne fallait pas stresser mon père. Sa barre de stress est déjà assez haute avec le mariage, je ne veux pas en rajouter une couche.

— Pour les desserts, il y aura un gâteau au chocolat, ajoute Giuseppa en jetant un coup d'œil aux assiettes.

— Bah non, Eve ne peut pas en manger, il y a des œufs, déclare Illona, sans retenue.

Je soupire :

— Je suis végétarienne, pas végétalienne. Renseignes-toi avant d'ouvrir ta bouche. Je ne consomme pas de viande, c'est tout.

— T'inquiète pas que pour sucer des...

— Illona, intervient mon père avec une autorité non dissimulée.

— Qu'est-ce qu'il te prends ce soir ? demande Giuseppa en fixant sa fille avec une inquiétude croissante.

— Vous n'avez qu'à demander à Eve, dit-elle d'un ton tranchant avant de quitter la cuisine.

— On va passer à table, annonce Giuseppa, la voix ferme.

— Je n'ai plus faim, crie Illona depuis le salon.

Les parents me regardent en attendant une réponse. Je fais mine de ne pas savoir quoi dire et me dirige vers le salon.

Illona a vraiment dépassé les bornes avec ses propos, et elle a besoin d'être remise à sa place. En arrivant dans le salon, je remarque sa silhouette à l'extérieur de la maison.

Je décide de sortir et me plante devant elle.

— C'est quoi ton problème ? lui dis-je en la fixant, les bras croisés.

— Mon problème, c'est toi. Maintenant, casse-toi, répond-elle sèchement, la voix froide.

L'odeur d'humidité se mélange à celle de la fumée de sa cigarette qui se consume, emportée par le vent. Elle contourne la fontaine et marche en direction du portail.

— Reviens là, c'est trop facile de gueuler comme un chihuahua et de te barrer quand la personne te tient tête, déclarai-je en la suivant.

La pluie froide me frappe et je manque de glisser à plusieurs reprises sur le sol glissant.

— ILLONA.

Je continue de la suivre, et elle compose le code du portail. Les gouttes de pluie ruissellent sur mon visage, rendant la situation encore plus désagréable.

— Tu comptes aller où avec ce temps ? Tu m'expliques ?

— Loin de toi, tu ne comprends rien, et tu n'as pas envie de comprendre, répond-elle, les yeux embrasés par la colère.

— Comprendre quoi ? Que tu essaies de ruiner ma vie depuis que je suis entrée dans la tienne ?

Elle se tourne brusquement vers moi, la rage marquée sur son visage.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant