Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]

Chapitre 36 : Une pièce du puzzle

Je bouge nerveusement la jambe, les yeux rivés sur l'écran de mon téléphone posé sur la table en bois sombre du salon. La pièce est empreinte de calme, presque oppressant, avec ses murs peints en beige clair et ses rideaux en lin qui laissent passer un doux soleil d'après-midi. Des rayons dorés se faufilent à travers les voilages, projetant des motifs changeants sur le parquet en chêne brillant.

Dante se tient à mes côtés, déposant une tasse de café fumante à côté de mon téléphone avant de déposer un baiser réconfortant sur ma tempe. L'arôme du café flotte dans l'air, se mêlant au parfum délicat des fleurs fraîches dans un vase en cristal sur la table.

— Vas-y, tu peux le faire, murmure-t-il, sa voix empreinte de soutien sincère.

Je le fixe, le cœur tambourinant dans ma poitrine. La décision de contacter ma mère, celle qui nous a abandonnés il y a deux ans, est lourde de conséquences. Son départ abrupt a laissé ma vie en ruines, et maintenant, je suis sur le point d'affronter l'inconnu pour obtenir des réponses.

— Et si elle refuse de me voir ? Je l'ai renvoyée lorsque elle est venue en personne...

— Eve, si elle est venue, c'est qu'elle avait des choses importantes à te dire. Tu ne pourras obtenir des réponses que si tu l'appelles.

Il a raison, bien que cela ne rende pas la tâche plus facile. Je prends une profonde inspiration, mes mains tremblantes enfonçant le numéro sur l'écran. Mon doigt hésite au-dessus du bouton d'appel, la tension m'étreignant. Avant que je puisse me décider, Dante pose doucement sa main sur la mienne et appuie sur le bouton.

Le téléphone émet un bourdonnement d'appel, chaque vibration résonnant comme un coup de gong dans le silence lourd de la pièce.

> Allô ?

— Bonjour... Maman.

> Eve, je ne savais pas si tu allais me rappeler.

— Eh bien, tu as ta réponse.

> Est-ce que tu vas bien ?

— Je ne vais pas tourner autour du pot. J'ai besoin de comprendre certaines choses, et il va falloir qu'on en parle.

> Je comprends... Rejoins-moi à l'adresse que je vais t'envoyer par message.

Elle raccroche brusquement, laissant derrière elle un voile de mystère. Je tourne mon regard vers Dante, cherchant du réconfort dans ses yeux. Je m'effondre sur le canapé en cuir, la texture froide contrastant avec la chaleur de ma colère et de ma peur.

— Eh bien, c'était moins difficile que ce que j'avais imaginé. Malgré tout, elle est restée évasive.

Dante me fixe avec une intensité silencieuse, mélange de soutien et d'inquiétude.

— Je ne compte pas me dérober, déclare-je d'un ton résolu.

— Si tu le dis, mais pour être sûr, je vais t'accompagner.

— ... D'accord.

Nous nous dirigeons vers l'adresse fournie, et le chemin qui mène à la maison est bordé de haies soigneusement taillées et de vieux arbres fruitiers. Le sol est tapissé de feuilles tombées, et les branches des arbres, chargées de fruits mûrs, se balancent doucement au gré du vent. La villa au bout du chemin est un chef-d'œuvre d'élégance, avec ses murs blancs immaculés et ses volets en bois sculpté. Le jardin est un havre de paix, avec des parterres de fleurs colorées et une pelouse parfaitement tondue.

— Nous sommes à la bonne adresse ? me demande Dante en observant le portail en fer forgé.

— ... Oui, sinon le code n'aurait pas fonctionné.