Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]

Chapitre 32 : Benvenuto a Parigi

Nous atterrissons à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, un gigantesque complexe où tout semble bouger à une vitesse effrénée.

 La foule fourmille autour de nous, des voyageurs pressés tirant leurs valises, des familles joyeuses se retrouvant après de longs voyages, et des professionnels concentrés sur leurs téléphones et ordinateurs portables. L'air est empli de diverses langues et accents, un véritable melting-pot international qui ajoute à l'agitation ambiante. 

Je traîne derrière moi un lourd bagage que j'aurais préféré laisser en Italie, autant au sens propre qu'au figuré. Chaque pas me rappelle combien je suis épuisée, non seulement par le poids physique, mais aussi par le fardeau mental que je n'arrive pas à abandonner.

Je m'arrête une énième fois avant de me retourner, l'impatience grondant en moi.
— Bon, tu viens ? Je ne vais pas y rester la nuit ici, râle-je.
Dante, encore absorbé par son téléphone, réponds à un message avant de lever les yeux vers moi, l'air nonchalant.
— J'informais seulement Illo que nous avions atterri.
— Tu aurais pu le faire lorsque nous aurions été dans la voiture de Jules, répliqué-je en croisant les bras.

Pendant un instant, mes yeux s'attardent sur sa chemise blanche, fraîchement repassée. Il a quitté son sweat à capuche dès que je l'ai repéré dans l'avion, révélant une élégance inattendue, contrastant avec son attitude décontractée. Je remarque la manière dont la lumière artificielle de l'aéroport joue sur le tissu, rendant chaque pli presque brillant. Il roule des yeux, l'air agacé, mais me suit enfin.

Je retrouve rapidement le sourire en apercevant le visage familier de mon meilleur ami Jules et celui de son copain Nathan, qui se tiennent près de la sortie, leurs silhouettes réconfortantes dans ce chaos urbain. Je presse le pas et lui saute dans les bras, sentant l'odeur familière de son parfum boisé.
— Salut ma belle, qu'est-ce que tu m'as manqué, me dit-il avec un sourire éclatant.
— Tu m'as manqué aussi, murmuré-je en retour, mon cœur se réchauffant instantanément.

Nathan rit en nous regardant :
— On peut dire qu'avec toi, c'est du rapide. On te propose de venir à Paris hier, et te voilà devant nous aujourd'hui.
Je souris et serre également Nathan dans mes bras, appréciant la chaleur de ce moment. Nous échangeons des regards complices, comme si nous partagions un secret, avant que Jules ne remarque un détail qu'il n'avait pas prévu.
— Je rêve où c'est Dante ? demande-t-il en plissant les yeux, visiblement surpris.
Je me plante devant lui, un sourire en coin.
— Non, tu ne rêves pas. J'ai eu la même réaction que toi lorsque je l'ai vu dans l'avion.

Dante est toujours sur son téléphone, l'air détaché, ce qui me fait douter un instant de la personne à l'autre bout de la ligne. Il y a une part de moi qui se demande s'il converse vraiment avec Illo, ou s'il échange des messages avec Dimitri. Cette pensée pince mon cœur, éveillant une vague d'inquiétude sourde. A-t-il profité de mon départ à Paris pour fuir ses problèmes ?

Jules, fidèle à lui-même, vient saluer Dante avec un sourire éclatant, tandis que je reçois un léger coup de coude dans les côtes.
— C'est qui lui ? me demande discrètement Nathan, curieux.
— Dante, le cousin de ma nouvelle sœur, expliqué-je en jetant un coup d'œil à Dante qui continue d'ignorer notre échange.
— D'accord, et il est ?
Je le regarde amusée, sachant où il veut en venir.
— Ne t'en fais pas, il est hétéro. Enfin, je crois. Je ne l'ai jamais vu embrasser d'homme jusqu'à présent, alors pas de panique.
Nathan, visiblement soulagé, sourit timidement.

Après les présentations, nous rejoignons la voiture de Jules. Ils ont décidé que notre première destination serait le Jardin des Tuileries. Sur le chemin, les garçons discutent joyeusement de tout ce que nous allons faire pendant notre séjour. Je dois bien avouer que je ne pensais pas que le programme serait aussi chargé. Et, maintenant que Dante est avec nous, ils ajoutent encore plus d'activités pour lui faire découvrir Paris. Dante reste silencieux, observant par la fenêtre, le regard perdu dans le paysage urbain qui défile.