Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]

Chapitre 43 : Prendere le distanze

La vérité a plutôt secoué la famille, mais l'important c'est que tout le monde aille bien. Alors que les émotions se calment petit à petit, je décide de monter me rafraîchir. Je sursaute en entendant des voix venant de l'étage inférieur depuis le salon. M'approchant discrètement, je me glisse le long de la balustrade pour mieux entendre ce qui se dit.

Dante et son père sont installés dans le salon. La lumière tamisée crée une atmosphère lourde et intime. Leonardo est assis dans un fauteuil en cuir, les bras croisés, son expression marquée par une gravité inquiétante. Dante, quant à lui, est assis sur le bord du canapé, les mains crispées sur ses genoux.

— Dante, écoute-moi, dit Leonardo d'une voix ferme. Ce que tu as fait aujourd'hui était risqué et irresponsable. Nous avons évité le pire, mais ce n'est pas la première fois que tes choix mettent la famille dans des positions risquées.

Dante baisse la tête, visiblement accablé par la culpabilité.

— Je sais, père, murmure-t-il. Je n'avais pas d'autre choix. J'ai fait tout ce que je pouvais pour réunir l'argent.

— Et je te remercie pour ça, mais ça ne change rien au fait que tu as pris des décisions dangereuses. Tu as mis Eve et Illona en grand danger, et ça, c'est inacceptable, dit Leonardo en se redressant légèrement.

Dante relève la tête, ses yeux cherchant une réponse dans le regard sévère de son père.

— Père, je... je suis désolé. Je ne voulais pas les mettre en danger. C'était pour Eve, je l'aime, et je voulais...

Mon cœur manque un battement à ces simples mots.

— C'est justement le problème, Dante ! dit Leonardo en coupant son fils. Tu es tellement aveuglé par tes sentiments que tu oublies les conséquences de tes actions. Tu dois rester loin d'Eve.

Dante semble choqué, ses yeux s'ouvrant en grand alors qu'il essaie de comprendre la portée des paroles de son père.

— Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je pas être avec elle ? demande-t-il d'une voix tremblante.

— Parce qu'elle fait partie de cette famille maintenant. Et cette situation ne fait que compliquer les choses, explique Leonardo, son ton maintenant plus calme, mais résolu. Si tu ne peux pas respecter cela, alors je n'aurai d'autre choix que de te transférer aux États-Unis dans notre entreprise. Là-bas, tu ne pourras pas te mêler des affaires familiales et tu seras loin d'elle.

Le choc sur le visage de Dante est palpable. Il semble désemparé par la décision de son père. Je me tiens dans l'ombre, essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas être découverte, les larmes montant à mes yeux.

— Tu ne peux pas me faire ça, père, murmure Dante, une supplication dans la voix.

— Je le ferai si nécessaire, Dante. C'est pour protéger la famille et assurer la sécurité d'Eve, répète Leonardo, sa voix se durcissant. Tu as besoin de comprendre que certaines choses doivent rester séparées pour éviter plus de chaos.

Dante baisse la tête, l'air abattu. La tristesse et la déception se lisent sur son visage. Il se lève lentement, semblant résigné à accepter le jugement de son père.

— Très bien, père. Je ferai ce que tu demandes, dit-il d'une voix fatiguée. Je vais m'éloigner d'Eve, comme tu le souhaites.

Je recule doucement, sentant mon cœur se briser. J'aspire à le réconforter, mais je sais que je dois respecter le moment. Le poids des décisions et des sacrifices que nous devons faire semble écrasant.

Je me rends dans ma chambre le cœur lourd.

Cela fait maintenant plus d'une semaine que je n'ai pas eu de nouvelle de Dante. Je pensais recevoir un message de lui, pour m'expliquer la situation, bien que je la connaisse déjà. Mais, on dirait bien qu'il fait radicalement les choses.