Chapitre 52 : Dis-moi que tu m'aimes

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Je reprends conscience lentement, comme si je sortais d'un profond sommeil. La douleur dans ma hanche est persistante, comme une brûlure constante qui ne semble pas vouloir s'atténuer. L'air de l'hôpital est frais, et les bruits environnants sont étrangement réconfortants malgré leur nature mécanique.

Lorsque j'ouvre les yeux, le plafond blanc et stérile de la chambre d'hôpital se dévoile lentement. Mon regard se déplace vers la droite, où je vois une silhouette familière assise à côté de mon lit. C'est mon père, le visage fatigué, mais rempli de soulagement. Il est toujours vêtu de sa tenue de mariage.

— Papa ? murmurai-je faiblement, ma voix rauque et éraillée.

Il sursaute légèrement, levant la tête de ses pensées pour me regarder. Ses yeux s'emplissent de larmes alors qu'il prend ma main avec douceur.

— Eve, enfin... tu es réveillée, dit-il d'une voix pleine d'émotion. Nous avons eu si peur.

Je tente de bouger, mais la douleur dans ma hanche est trop intense. Je regarde autour de moi, cherchant des indices sur ce qui s'est passé. Les bandages autour de ma hanche sont serrés, et un équipement médical est disposé près de mon lit.

— Qu'est-ce qui m'est arrivé ?

Il prend une profonde inspiration, essayant de trouver les mots justes pour expliquer la situation.

— Tu as subi une opération pour ta hanche après l'attaque de Dimitri. Les médecins ont dû te poser une prothèse pour réparer les dégâts.

Une vague de compréhension m'envahit. La douleur est toujours là, mais la réalité de ce qui s'est passé commence à se dessiner.

— Jules... Ou est Jules ? demandé-je, paniquée.

— Il va bien, il a juste une belle bosse sur la tête, mais il va bien.

Je suis soulagé de l'entendre, mais je me souviens soudainement de la photo que j'avais vue dans le bureau, l'image de mon père avec Giuseppa, et je suis envahi par une vague de colère et de confusion.

— La photo... la photo dans le bureau... et toi et Giuseppa...

Mon père semble se tendre à ces mots. Il ferme les yeux un instant, comme s'il cherchait la force de trouver les mots justes.

— Eve, je...

Je le coupe, la douleur et la colère dans ma voix.

— Je sais tout. J'ai vu la photo de toi et Giuseppa. Tu as trompé maman avec elle, et tu nous as menti.

Il baisse la tête, incapable de me regarder en face.

— Oui, c'est vrai. Je ne voulais pas que tu apprennes ça. Je... je suis désolé pour tout ce qui s'est passé, pour ce que tu as découvert et pour la douleur que cela t'a causée.

Je me sens prise au piège entre la douleur physique et la douleur émotionnelle. Les larmes commencent à couler sur mes joues, mêlées à la colère et à la tristesse. La vérité sur la trahison de mon père et les répercussions sur ma vie sont presque trop lourdes à porter.

— Et tu comptais me le dire un jour ?

Il semble chercher ses mots, ses yeux trahissant une douleur sincère.

— Je ne sais pas...Giuseppa... elle est venue dans notre vie à un moment où nous traversions des difficultés. Je pensais pouvoir garder tout cela secret, mais je me rends compte maintenant que j'ai fait une énorme erreur. Je te demande pardon, Eve.

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer le tumulte dans mon esprit.

Je ferme les yeux un instant, tentant de maîtriser le tourbillon émotionnel qui m'envahit. Lorsque je les rouvre, la douleur est toujours là, mais la colère et la déception l'emportent sur tout le reste.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant