Chapitre 27 : qu'est-ce que je suis pour toi ? ( partie 1 )

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Tout l'après-midi, mes pensées tournent autour de notre conversation sur la terrasse du petit café italien. Plus je rassemble les bribes d'informations échangées entre les filles, plus l'angoisse me saisit. Si mes soupçons se confirment, cela pourrait expliquer le changement de comportement de Dante. Il semble devoir de l'argent à quelqu'un. Un dealer, peut-être ? Dimitri correspond à ce profil. Il a cette habitude inquiétante de venir réclamer son dû à Dante lorsqu'il travaille. Son impatience à récupérer son argent est palpable.

Je fouille frénétiquement Internet, cherchant des informations sur les dealers en Italie, mais je ne tombe que sur des noms de mafieux célèbres. Aucun progrès. Je soupire et m'enfonce dans mon siège, désespérée. Si Dante a réellement des ennuis d'argent, pourquoi ne demande-t-il pas de l'aide à son père ?

Serait-ce par honte ?

L'incertitude me rend nerveuse, et je déteste cette sensation d'impuissance.

— Hey, je te dérange ?

Je sursaute et me retourne. Mon père se tient à la porte de ma chambre. Je rabats l'écran de mon ordinateur et le fixe.

— Pas vraiment, réponds-je en le dévisageant.

— J'aimerais parler avec toi d'un sujet.

— Je pense aussi que nous devons parler.

Il s'assoit sur mon lit, observant un instant ma chambre.

— Giuseppa m'a informé de votre dispute de ce matin, dit-il.

— Et donc elle t'envoie pour que tu règles nos problèmes de femme ?

— Écoute, je n'aime pas la position dans laquelle je suis. J'ai littéralement le cul entre deux chaises. Je n'ai pas envie de choisir entre ma fille et la femme que j'aime.

Je soupire, exaspérée.

— Papa, tout ça va trop vite. Tu la connais à peine.

— Je la connais plus que tu ne le penses.

— Bizarrement, elle m'a sorti le même genre de phrase ce matin. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle sait de plus que moi à ton sujet ?

Il détourne le regard, visiblement réticent à répondre. Je commence à m'agacer.

— Qu'est-ce qu'elle sait de plus que moi ? répète-je en plantant mes yeux dans les siens.

Il tente de détourner le sujet, comme il l'a toujours fait quand je le coince. Comme avec l'alcool.

— Papa.

— Tu n'as pas besoin de connaître tous les sujets de conversation que j'ai avec ma fiancée.

Furieuse, je me lève de ma chaise.

— Putain, mais j'y crois pas. Pour une fois qu'on est seuls sans ta "fiancée", tu n'as même pas le courage de me dire ce que tu as fait pour pousser maman à partir.

— Parle mieux, Evelyne. Je suis ton père.

— Si tu veux que je te parle mieux, alors dis-moi la vérité, arrête d'esquiver le sujet.

Il se lève brusquement du lit et me fait face.

— Il n'y a aucune vérité à connaître. Ta mère s'est barrée parce qu'elle n'avait plus envie de vivre avec nous, point. Maintenant, que tu le veuilles ou non, Giuseppa et moi allons nous marier et avoir ce bébé. Et si cela te dérange, tu n'as qu'à retourner en France.

Sa déclaration me frappe comme une gifle.

— Wow, celle-là, je ne l'avais pas vue venir. C'est TOI qui m'as embarqué ici. C'est TOI qui as décidé de m'imposer cette nouvelle vie. C'est TOI qui es responsable du départ de maman et tu n'es même pas capable d'assumer tes responsabilités. Et tu veux faire quoi ? Fonder une nouvelle famille comme si de rien n'était ? Tu crois que c'est ça, la vie ? Tu fuis dès que tu perds le contrôle. Je ne pensais pas que mon père était aussi lâche, craché-je.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant