Chapitre 5 : Shopping al Sole Italiano

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Illona m'a traînée de force pour une journée de shopping, comme si ma garde-robe était une mission de la plus haute importance. Pour elle, mon style français devrait céder le pas au charme italien maintenant que je vis en Italie. J'ai encore du mal à me faire à cette information : "vivre en Italie".

Pourquoi est-ce que ça la tracasse autant, je me le demande ?

Peut-être qu'Illona voit cela comme une manière de se rapprocher de moi et de m'aider à m'intégrer dans ma nouvelle vie ici.

Sous le soleil italien, je sors légèrement vêtue, mes cheveux flottent au vent. Avant-hier, en me levant, j'ai découvert un suçon ornant mon cou. Donc j'ai assuré le coup avec un peu de fond de teint.

Si je recroise ce type, je lui dirai deux mots. Juste l'idée de le revoir fait battre le cœur à tout rompre. Était-ce juste un coup d'un soir ou y aurait-il une suite ?

Pour éviter d'éveiller les soupçons avec mon silence, je fais un effort pour converser :

— Je pensais, ce serait sympa d'aller à la plage, je propose, jetant un coup d'œil à mon téléphone. Mon père m'a demandé d'être plus sociable, alors j'essaie.

— Heu, oui, mais ici, à Sorrente, les plages ne sont pas géniales. Il y a juste des gros rochers partout.

— Vraiment ? Et les plages de sable chaud ? m'étonné-je de cet aveu.

— En Sicile, la plus proche que j'aime bien est du côté de Marina Di Ascea. Elle est à trois heures d'ici, mais elle vaut vraiment le détour.

Je souris alors que nous arrivons à la zone commerçante. Je pose mes lunettes de soleil sur mon nez et sors du véhicule. Le soleil est totalement différent de celui de Paris. Nous nous retrouvons sur une place bondée, pleine de vie. Entre les cafés, les restaurants, les marchés et bien d'autres, les Italiens sont de sortie.

— Bon, par où commençons-nous ? me demande Illona, se tenant devant moi. Ses yeux bruns m'examinent tandis que je reste là, ne sachant que faire.

— Je ne sais pas, je ne suis pas vraiment fan de shopping, précisé-je, désintéressée.

— Tu as un maillot de bain ? s'enquiert Illona.

— Non.

— Eh bien, nous allons commencer par là ! s'enthousiasme-t-elle en m'embarquant dans une rue. Sa joie débordante me donne envie de vomir.

Comment fait-elle pour être toujours de si bonne humeur ?

À moins que ce ne soit moi le problème à être trop renfermée ?

Nous nous arrêtons devant une boutique aux vêtements colorés. Il y a de magnifiques robes, certaines avec des motifs fleuris, d'autres unicolores. Je n'ai pas le temps d'examiner les produits que je suis traînée à l'intérieur par ma nouvelle sœur, bien décidée à m'accaparer toute l'après-midi. J'aurais mieux fait de rester à la maison. Je ne suis pas du tout dans mon élément. À Paris, je ne faisais jamais les boutiques avec mes amis, je détestais ça. C'était ma mère qui s'occupait de mes vêtements — c'est une première pour moi. Mes yeux se posent sur la vendeuse, qui nous regarde comme si nous étions folles. Illona ne semble pas la remarquer et se dirige directement vers les maillots de bain. Je parcours distraitement les vêtements, peu intéressée. Mon attention se porte sur ma sœur par alliance qui me tend un bout de tissu.

— Que penses-tu de celui-ci ?

— ... Génial, pour une grand-mère, dis-je en examinant le maillot une pièce ornée de petits requins bleus.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant