Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]

Chapitre 7 : De l'eau dans le gaz

Quand je rouvre les yeux, une douleur sourde me martèle les tempes. Le mal de tête qui s'empare de mon crane est affreux. Mon corps est engourdi, et une légère douleur dans le bas du dos me rappelle l'impact de ma chute. Je m'efforce de me lever, chaque mouvement provoquant une vague de douleur. Je passe une main sur mon front, encore humide de sueur, et me redresse lentement. Les souvenirs de la veille me reviennent par fragments : le shopping, le dîner, ma prise de tête avec Dante et finalement, la chute brutale.

En levant mon bras, je remarque quelques contusions. Mes pensées se redirigent vers Dante, qui m'a accompagné dans ma chute — j'espère qu'il va bien. 

Je saisis mon téléphone sur ma table de nuit et vérifie l'heure : 13 h 14. Un sentiment de désorientation m'envahit alors que je réalise que j'ai dormi bien plus longtemps que prévu.

L'idée d'attiré l'attention aujourd'hui avec ce qu'il s'est passé la veille ne m'enchante pas. Connaissant mon père, il ne va pas lâcher l'affaire et me prendre la tête pour la scène que je lui ai faite. Après un long moment d'hésitation, je quitte ma chambre et me dirige vers la cuisine, en quête d'un réconfort qui pourrait apaiser à la fois mon esprit et mon corps. 

En ouvrant le réfrigérateur, l'air frais termine de me réveiller. Je prends un verre d'eau et le bois lentement, essayant de calmer la migraine qui bat dans ma tête comme une mer déchaînée.

— Bongiorno, signora, vous vous sentez mieux ? intervient Lucrezia en entrant dans la pièce.

— Bongiorno, Lucrezia. Oui, malgré ma migraine.

— Restez ici, je vais aller vous chercher quelque chose.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle est déjà sortie de la pièce. Je bois une nouvelle gorgée de mon eau tandis que la porte de la cuisine s'ouvre brusquement sur la silhouette d'Illona. À l'air qu'exprime son visage, elle ne s'attendait pas à me voir ici.

— Putain, tu es réveillée ! s'exclame-t-elle, la surprise dans sa voix dénotant une certaine inquiétude.

Je la regarde, confuse et légèrement inquiète, en essayant de me remémorer les événements.

— Que s'est-il passé ? demandé-je, ma voix rauque trahissant l'effet du sommeil interrompu et de la douleur persistante.

— D'après ma mère, tu as peut-être souffert d'une insolation, ce qui expliquerait ton état d'hier.

Je regarde autour de moi, réalisant que je ne me souviens pas de tout.

— J'ai fait des bêtises ? je l'interroge en cherchant des indices dans son regard.

Illona me regarde avec une expression de regret mélangée à de l'embarras.

— Tu t'es disputée avec ton père. Ça a été assez intense, explique-t-elle.

Je soupire profondément, me massant les tempes avec frustration.

— Génial, quelle première impression devant ta famille. J'ai dû les impressionner avec mon comportement.

Illona semble vouloir dire quelque chose pour alléger l'atmosphère, mais ses mots restent dans sa bouche.

— C'est en partie de ma faute. Je t'ai emmenée faire du shopping toute la journée, admet-elle.

— Tu ne pouvais pas savoir que ça finirait mal. Je n'ai jamais fait d'insolation avant, avoué-je en essayant de me détendre un peu.

Lucrezia revient avec un cachet pour mon crâne et me le donne. Je la remercie et termine mon verre avant de le placer dans le lave-vaisselle avant de me tourner vers Illona, essayant de mettre de côté la frustration de la matinée.