Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]

Chapitre 10 : Évasion

Couchés sur le sol de ma chambre, Jules et moi jouons à UNO avec les cartes qu'il a emporté dans sa valise. Sa présence est une bouffée d'air dans cette journée monotone.

— Attends, pourquoi tu poses un +4 sur mon +2 ? je demande, légèrement vexée.

— Parce que je peux, réplique Jules avec assurance.

— Non, tu ne peux pas. Ce n'est pas écrit dans les règles que tu peux faire ça.

Il me fixe avec ses yeux bruns pétillants et esquisse un sourire amusé :

— Depuis quand suis-tu les règles ?

— Depuis que tu triches, je rétorque en récupérant mes cartes.

— Le dîner est prêt, nous informe-t-il.

Je jette un coup d'œil complice à Jules avant de me lever. Il me suit jusqu'à la salle à manger où Giuseppa dépose la salade sur la table.

Elle me sourit chaleureusement :

— J'ai préparé un risotto aux cèpes pour ce soir. Ton père m'a dit que tu en raffoles.

Je m'assois, la regardant à mon tour :

— Oui, merci beaucoup.

Illona se joint à nous à table et s'installe à côté de sa mère.

— Qu'est-ce qu'on mange ? demande-t-elle, d'un air sceptique.

— Un risotto, répond Giuseppa.

— Hum.

Elle observe le plat avec un air méprisant. Jules semble lui aussi perplexe, découvrant pour la première fois les coutumes culinaires italiennes.

— Les repas italiens sont un peu différents des nôtres en France, j'explique en regardant Jules.

— En quoi sont-ils différents ? demande-t-il.

— Tout d'abord, il y a l'antipasti, une entrée souvent composée de légumes et de fruits de mer, comme les bruschettas que nous avons eues ce midi, j'indique en lançant un regard à celui-ci.

— D'accord.

— Ensuite, il y a le Primo et le Secondo. Le Primo est souvent un plat de pâtes ou de riz, comme ce risotto ce soir ou des gnocchis. Le Secondo est un plat principal plus consistant comme notre célèbre Ossobuco ou d'autres plats à base de viande, ajoute Illona avec une légère arrogance.

— Enfin, il y a le fromage et le dessert pour conclure, je termine en prenant une gorgée d'eau et en lançant un regard sévère à ma demi-sœur pour m'avoir interrompu dans mes explications.

— Eh bien, j'ai hâte de goûter à la vraie cuisine italienne.

Après le dîner, j'ai informé mon père que Jules allait dormir avec moi ce soir. Il n'a pas objecté, sachant qu'il ne se passerait rien entre nous

Je ferme soigneusement la porte à clé, ne voulant pas que quelqu'un entre et remarque notre absence. Je fouille dans ma garde-robe et sort plusieurs robes, Jules les évalue d'un regard critique.

— Non, celle-ci est trop sobre, et celle-là est trop flashy.

Plus je montre mes robes, plus Jules désespère.

Finalement, il se lève et fouille mon placard.

— Tu fais pitié là, me taquine-t-il.

— ... C'est bon.

Il farfouille parmi mes vêtements jusqu'à ce qu'il trouve une robe bleu nuit.

— Tiens, me dit-il en me tendant le tissu.