Chapitre 18 : Appel Désastreux

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La journée se déroule en douceur, bercée par une grasse matinée qui s'étire jusqu'à 14 heures. Nous passons tout l'après-midi à nous amuser dans la piscine, profitant du soleil et de la détente que seules des vacances peuvent offrir. Gigi, fidèle à elle-même, déploie mille et une techniques pour attirer l'attention de Dante, mais il l'esquive avec une telle aisance que j'en viens presque à ressentir de la peine pour elle.

Mes lunettes de soleil sur le nez, je profite pleinement de la chaleur pour bronzer un peu. Illona se redresse et attrape sa limonade.

— Tu as une tenue pour ce soir ? me demande-t-elle. Sans la regarder, je réponds :

— Oui, je me suis doutée que vous voudriez sortir.

Perdue dans mes pensées, je suis tirée de ma rêverie par la vibration de mon téléphone. En voyant le nom affiché, je pousse un soupir et me lève de mon transat pour aller dans la maison. Sans décrocher, je fixe le nom "Maman" sur l'écran. Pendant un court instant, j'hésite. Pourquoi répondre alors qu'elle m'appelle seulement quand ça lui chante ?

Finalement, je décroche, agacée :

— Tu m'appelles pour te donner bonne conscience ? Je serre le téléphone plus fort, sentant la tension monter dans mes épaules.

— Salut, Eve. Non, je viens simplement prendre de tes nouvelles et savoir comment ça se passe en Italie. Je serre les dents, essayant de contenir la frustration qui monte en moi.

— Impec, c'est l'éclate totale. Je joue avec une mèche de cheveux, essayant de ne pas laisser transparaître ma colère.

— Vraiment ? Tu n'as pas vraiment l'air emballée.

— Depuis quand tu te soucies de ce que je ressens ?

— Ne sois pas si cynique.

— Je ne le serais pas si tu n'avais pas décidé de te barrer du jour au lendemain.

— Eve, tu ne peux pas me mettre toutes les responsabilités sur le dos. Si je suis partie, c'est pour une bonne raison. Je tourne en rond dans le salon, rongeant un ongle par nervosité.

— Ah oui, pour une bonne raison ? Vas-y, dis-moi cette bonne raison, histoire que ce soit plus clair. Elle soupire de l'autre côté du téléphone.

— Écoute, je n'ai pas envie de me prendre la tête avec toi au téléphone. Sache juste que je suis revenue à Paris.

— Alors quoi, ça ne marche pas avec ton porte-monnaie ?

— Il s'appelle Gabriel, et on est toujours ensemble. Arrête de penser que je suis partie juste pour son argent.

— Pourtant, vu comment tu t'es barrée comme une voleuse, excuse-moi de penser que c'est la seule raison.

— Cette conversation ne mène à rien. Je voulais juste te dire que si tu as besoin, je suis là.

— C'est un peu trop tard pour vouloir jouer les mamans, dis-je en raccrochant sèchement.

Je sens les larmes monter.

Comment ose-t-elle m'appeler et faire comme si tout était normal ? Comment une mère peut-elle abandonner son enfant et ne prendre des nouvelles que par intermittence ?

Illona entre dans le salon, sirotant sa boisson. Elle s'arrête en me voyant.

— Est-ce que ça va ? me demande-t-elle. Je prends une grande inspiration, essayant de stabiliser ma voix.

— Oui, je viens de me prendre la tête avec ma mère au téléphone, dis-je en essuyant mes larmes d'un revers de main. — Merde, j'espère que ça va aller...

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant