Chapitre 22 : Explication

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Les mots de Dante tournent en boucle dans ma tête : "Seulement deux personnes qui baisent ensemble." Je me sens tellement idiote d'avoir pu penser une seule seconde que quelque chose de sérieux pourrait se produire entre nous. Depuis le début, c'était voué à l'échec, il est le cousin de ma demi-sœur. Nos familles n'auraient jamais accepté cela.

Je soupire dans mon oreiller lorsque j'entends une personne frapper à ma porte. Si c'est lui, je lui envoie le premier objet qui me passe sous la main.

— Je peux entrer ?

Je reconnais immédiatement la voix de Giuseppa. J'hésite un instant puis accepte finalement. Lorsqu'elle pousse la porte, elle me scrute un moment avant de pénétrer dans la pièce. Je remarque qu'elle tient un bol dans sa main, l'odeur sucrée des fraises envahit l'air.

— Je t'ai préparé des fraises. Illona m'a dit que tu n'as pas beaucoup mangé ces dernières heures, explique-t-elle en posant le bol sur le bureau.

Je le regarde et soupire.

— J'ai pas faim, c'est tout.

En réalité, j'ai super faim, mais je n'arrive pas à manger. Tout me dégoûte.

— S'il y a la moindre chose que je puisse faire, n'hésite pas à me demander, d'accord ? dit-elle avant de se diriger vers la porte.

— Je peux te poser une question ?

— Oui ?

— T'est-il déjà arrivé d'avoir ce sentiment que quelqu'un avait déjà abusé de toi ?

— Abuser dans quel sens ?

— Dans le sens de t'utiliser pour ses propres intérêts.

Elle vient s'asseoir auprès de moi et réfléchit. Le silence s'installe, seulement interrompu par le doux tic-tac de l'horloge.

— Une personne t'a déjà utilisé ou t'a laissé imaginer qu'il t'utilisait pour ses propres intérêts ? me demande-t-elle.

— J'en sais rien. Un gars, que j'ai rencontré à Paris. On s'entendait très bien et plusieurs fois nous nous sommes vus. Je pensais qu'il y avait cette attraction entre nous, ce feeling, et puis, du jour au lendemain, il est passé à quelqu'un d'autre. Comme si, nous deux ça n'avait jamais compté.

— Eh bien, ce garçon est un crétin qui ne sait pas ce qu'il veut. Tu devrais lui dire les choses et le renvoyer bouler une bonne fois pour toutes.

Je souris faiblement, sentant les larmes monter.

— Je déteste ce sentiment.

— Ça va s'arranger. Ne te prends pas la tête pour un garçon qui n'en vaut pas la peine, me rassure-t-elle.

Elle pose sa main sur mes cheveux et les caresse doucement.

— Tu devrais manger un peu, ça te fera du bien, déclare-t-elle avant de se lever.

— Merci.

Elle me sourit et sort de la chambre en refermant la porte derrière elle. J'attrape le bol de fraises et commence à en manger. Elles sont parfaitement sucrées. Les mots de Guiseppa tournent dans ma tête. Je ne peux pas laisser Dante me ridiculiser de cette façon et m'ignorer totalement comme si j'étais qu'un simple plan cul. Je vaux mieux que cela.

J'avale le reste des fraises qu'il me reste et pars prendre une douche. L'eau chaude me détend un peu, effaçant momentanément mes soucis. Bien que cela soit risqué, je vais suivre le conseil de ma nouvelle belle-mère. Je vais simplement devoir faire attention à ne pas me faire prendre. Sinon, elle va se douter que ce "gars" n'est clairement pas à Paris.

Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant