Chapitre 4

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Evan

La sonnerie se fait entendre et des bruits derrière la porte aussi.

— C'est toi le patron!  Lève-toi et va ouvrir, plaisante Charly.

Quel humour ! Tu te crois drôle ?

Quel con ! Mais ... c'est mon meilleur pote. Charly est comme mon frère. On s'est connus gamins. Son père était le chauffeur du mien, Charly l'accompagnait souvent. Après une énième brimade de mon paternel, j'étais parti m'isoler sur le perron de notre maison. Charly était avec son père. Il m'avait rejoint en me demandant pourquoi j'étais triste. Ne voulant pas lui répondre, il a compris que le sujet me mettait mal à l'aise. Il s'est mis  à me raconter des blagues. Au bout de la dixième, il a réussi à me soutirer un sourire. Charly m'invitait souvent chez lui. Sa famille débordait d'humanité et d'amour et je m'y sentais bien. Malgré leurs revenus modestes, ils n'hésitaient pas à aider les plus démunis. Son père était un homme sage, qui estimait que tout être avait droit à une seconde chance.  Au fur et à mesure des années, la famille de Charly devint aussi la mienne. Ses parents n'avaient pas les moyens de lui payer des études dans une grande école. C'est pourquoi, il redoubla d'efforts pour avoir une bourse d'étude. Et c'est avec les honneurs, diplôme en main, qu' Harvard nous a accueillis les bras ouverts. Sans sa présence, je ne serais probablement plus là. J'ai plus d'une fois pensé à me foutre en l'air.

Un souffle agacé me sortit de mes souvenirs d'enfance. Voyant que je ne bougeais toujours pas, Charly se dirige vers la porte pour l'ouvrir.
Je me décide à le rejoindre pour accueillir ma prochaine victime. Je le vois soudainement se tourner vers moi avec son sourire débile et ses yeux ronds plein de malice. Au vu de sa tête, je sens la connerie arriver. Je n'ai le temps de ne rien dire. Charly se tourne vers la porte et ... pousse la chansonnette :

— Hellooooo !

La réponse ne se fît pas attendre.

It's me, I was wondering if after all these years, you'd like to meet !

Mon acolyte part dans un éclat de rire. Bordel ! Est-ce qu'ils viennent vraiment de faire le début de la chanson Hello d'Adèle ? Mon ami s'écarte pour laisser passer mon nouveau cauchemar de tous les jours. Je vois d'abord arriver une tête blonde, un immense sourire et des yeux d'un bleu éclatant. Je finis par descendre mon regard sur le reste de son corps et découvrir une jeune femme bien en chair.  Je reste un connard superficiel.

Adèle ???? s'exclama Charly, toujours hilare. Je suis sûr qu'on a déjà dû vous faire cette blague.

Adèle, avant son régime alors et la voix en moins.

Très fier de ma vanne.

Quelque peu douteuse je le conçois, un sourire sournois me monte aux lèvres. Il retombe aussi vite en voyant le regard assassin que me lance ma nouvelle infirmière. Elle me fait flipper. Toujours en me fixant, elle répond à mon ami :

— Oui, on me l'a déjà faite. Mais merci du compliment. Être comparée à une aussi jolie femme fait toujours plaisir.

Elle se tourne vers moi et me lance posément :

Et, certes, je n'ai pas sa voix. Vous vous doutez bien que si j'avais un aussi bel organe qu'elle, je ne serais pas là, devant vous pour vous aider à vous laver.

OK ! 1-0 pour l'infirmière. Mais je ne m'avoue pas vaincu.
Je vois Charly se tourner vers moi, les yeux larmoyants, il se bidonne.  Il me dit d'une voix enjouée :

La peur ne se fuit pas ... {terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant