Chapitre 24

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   1 mois plus tard ...

Evan

   — C'est bien Evan, continues comme ça !

   Lina se tient à côté de moi et m'encourage. Nos rapports ont beaucoup évolué. Nous avons appris à nous apprivoiser e nous nous apprécions. On se donne des nouvelles de Candice lorsque nous en avons. Notre affection pour elle, nous a rapproché. Nous ne sommes pas amis mais nous nous tolérons. Mon état a évolué lui aussi. Je suis debout. Et je MARCHE ! Voilà des jours que j'arrive à me lever et faire quelques pas grâce aux barres parallèles. Mais aujourd'hui, je réussis à faire un aller-retour. La tâche n'est pas réalisée sans mal. J'ai la sensation que des poids sont attachés à mes chevilles. Les jointures de mes mains sont blanches tellement je serre les barres. Ses douleurs ne valent rien comparés à la joie qui s'empare de moi. La sensation d'être porté par mes jambes m'avait manqué. Lina m'attend à bout des barres avec mon fauteuil. Je m'assieds sans grande délicatesse sur ce dernier. J'appuis mes coudes sur mes jambes. 

   — Je suis fière de toi. Tu progresses à vue d'oeil, me glisse Lina. 

   Je n'arrive pas à me départir de mon sourire. Les séances me demandent d'énormes efforts mais elles en valent le coup. Chaque pas réalisé est une victoire et une source de motivation. Mon état d'esprit a relativement évolué aussi. Fini les idées noires et la peur de mal faire. L'envie d'avancer les a tous balayés.

   — J'espère d'ici la fin du mois pouvoir ranger mon fauteuil au placard. D'ailleurs, je veux refaire un aller-retour.

   — Reposes toi déjà. Reprends ton souffle d'abord. Tes jambes réaprennent leur fonction primaire. Laisses leur le temps d'enregistrer les informations. 

   — Je me repose depuis presque un an. Il est grand temps que les choses évoluent. 

   Lina lève les yeux au ciel.

   — Evan, ne sois pas trop impatient. Tous les feux sont au vert. Les mauvais jours sont derrière toi. Ne t'inquiètes pas. Tout vient à point qui sait attendre.

   Elle sourit de toutes ses dents, fière de sa phrase. Sauf que je ne veux plus attendre. J'attrape à pleine main les barres parallèles. Mes jambes me font mal mais je n'en tiens pas compte. Avec les forces qui me reste, je m'engage avec conviction dans un deuxième aller-retour. Qui n'est qu'aller. Mes pieds ne veulent pas faire le demi tour. Je m'écroule de nouveau sur le fauteuil. Frustré de ma performance. 

   — Patience Evan, me dit Lina en me tapant sur l'épaule. Ce n'est histoire que de quelques semaines.

   Au fond, je sais qu'elle a raison. Mon impatience me fait défaut. A vouloir en faire trop, je risquerais de me faire de nouveau mal. Je me dirige vers mon sac et y attrape une bouteille. Il se fait tard. Le gymnase du centre est vide.

   —  Lina ? Tu as des nouvelles de Candice ?

   — Oui mais très peu. Ses messages sont très brefs. Elle ne rentre pas dans les détails. Et toi ?

   — Comme toi. Réponses très vagues.

   — J'espère que tout va bien. Sachant qu'il s'agit de sa mère, elle doit être au petit soin pour elle. Mais cette distance soudaine m'inquiète. Que des messages. Pas d'appels. Échanges très court.

   C'est vrai que les rares échanges entre Candice et moi sont brefs. Et les réponses sont souvent les mêmes. C'est super Evan ! Ou Continues comme ça !J'ai bien essayé de l'appeler une ou deux fois mais la seule voix que j'ai entendu était celle du répondeur. Je constate qu'il est de même pour Lina. Et elles sont pourtant meilleures amies. Je sens Lina perturbée par ce changement de situation et essaye de la rassurer.

La peur ne se fuit pas ... {terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant