Chapitre 15

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Candice

   J'entre dans l'ascenseur et je commande un Uber. Je ne pouvais pas envisager d'attendre dans l'appartement d'Evan. Je me regarde dans le miroir. Mes cheveux sont en bataille. Mon mascara a un peu coulé. Mes joues ont encore une légère teinte rosée. De toute évidence, j'ai le visage d'une femme qui vient de coucher. Je m'adosse à la paroi et prend mon visage dans mes mains. Je ferme les yeux.

    Comment j'ai pu être aussi stupide ? Coucher avec mon patient ... Bon sang ! J'ai complètement perdu le contrôle de la situation. J'ai couché avec Evan! Et c'était ... Merveilleux! C'était si tendre que j'en ai encore des frissons. Je ne me souviens pas avoir ressenti ça un jour. Je ne pensais plus qu'il était possible de faire l'amour dans le respect et la douceur. Je ne pensais plus qu'il était possible de partager tant de plaisir. Tous mes sens étaient en alerte sous son regard et ses caresses. Je n'arrive pas à croire qu'on en est arrivé là. On a sacrément dérapé. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur le couloir. Je m'élance dans la rue et attends mon Uber sur le trottoir. Je regarde mon téléphone. Il arrive dans quinze minutes. J'attrape dans mon sac mon petit miroir de poche pour tenter d'arranger ma chevelure. J'aplatis mes mèches et brosse mes cheveux avec mes doigts. La fraîcheur du soir frappe mon visage. Je reprends une contenance.

   Quelques minutes plus tard mon Uber est là. Le chauffeur me salue. La radio est allumée. Je n'entends pas vraiment les voix qui en émanent. Je pose ma tête contre la vitre et contemple la ville par la fenêtre. Le chauffeur ne discute pas. Il ne se sent pas obligé de combler le silence. Une bénédiction. Je n'ai pas le cœur à discuter. Mon esprit vagabonde. Les images torrides de nos ébats me reviennent. Sa façon de me regarder. Sa façon de me toucher. L'importance de mon plaisir. Ses mots rassurants. Je ne regrette pas ce moment intime que nous avons partagé. Je culpabilise d'avoir succomber. Mes sentiments me tiraillent. Evan n'avait pas l'air gêné après tout ça. Je lui envie cette facilité déconcertante à minimiser notre acte. Mon cœur se serre. Je l'ignore. Il est vrai que nous sommes deux adultes consentants. Je ne devrais pas me sentir honteuse  ou coupable. Je suis l'objet de mes propres contradictions. Le trajet jusqu'à la maison me semble une éternité. A la fin de la course, je suis tombée d'accord sur deux points. Il est clair que personne ne doit l'apprendre et nous ne recommencerons pas. Une infime partie de moi en aurait clairement envie mais ma raison lui met un revers.

    Je pousse enfin la porte de mon cocon. Lina s'est endormie sur le canapé. Je prends le temps de la couvrir avec un plaid et file dans ma chambre. Je me couche et m'éteins aussitôt.

*

La peur ne se fuit pas ... {terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant