Chapitre 29

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Candice

Je monte les escaliers quatre à quatre et me précipite dans la chambre. J'attrape un sac et y loge un maximum d'affaires. Mes gestes sont rapides et mal assurés. François doit être en route vers le tribunal pourtant je ne peux m'empêcher d'appréhender un éventuel retour. Evan a insisté pour m'accompagner mais il devait être présent à l'audience pour me représenter. François a reçu la convocation pour ce matin, seulement hier soir.  Evan a refusé que je rentre chez moi et je n'en avais aucune envie. Je suis donc resté à l'hôtel avec lui. Je n'ai que ce moment là pour récupérer mes affaires et mon passeport sans crainte. Je sais qu'Evan parviendra à me protéger de mon mari. C'est un excellent avocat. Il obtiendra le divorce même si François le refuse. Ce qu'il souhaite avant tout c'est obtenir des mesures d'éloignement pour que je puisse quitter le domicile conjugal en toute légalité. Je fouille un peu partout dans ma chambre pour trouver mon passeport mais il n'est pas dans son tiroir habituel. Je cherche encore mais ne le trouve pas. Je regarde dans un deuxième tiroir puis le troisième quand j'entends des pas derrière moi et un ricanement diabolique. Je sursaute en l'entendant. Je me retourne. François est là derrière moi avec mon passeport à la main et jubile.

— C'est ça que tu cherches ?

Je reste interdite. Je suis agenouillée au sol avec le tiroir sur les genoux. Il m'observe en riant. Son rire me glace le sang. Il s'approche de moi et attrape mes cheveux avec vigueur. Il est dans un état second, totalement fou de rage. Ses yeux sont exorbités. Il hurle en crachant.

— Tu croyais partir ? Pouvoir me quitter pour te faire baiser par cet avocat boiteux ?

Il me fait faire un volte face pour que je le regarde en tirant plus fort sur mes cheveux. Je sens son haleine qui empeste le whisky et le cigare.

— J'ai reçu ta convocation hier soir ! Je n'ai pas dormi de la nuit ! Je t'ai attendu pour qu'on en discute mais t'as préféré te faire sauter dans un hôtel ! Regardes dans quel état tu me mets !

Il semble sûr de ses propos pourtant il ne pouvait pas savoir que j'étais dans cet hôtel. Ma réflexion doit se lire sur mon visage car il poursuit d'une voix pâteuse.

— Eh oui, Candice ! Ma garde de nuit a été annulée ! Je suis allé à un congrès. Dans le même hôtel que toi ! DANS LE MÊME HÔTEL ! Je t'ai vu le retrouver et monter avec lui ! J'ai dû me contenir pour ne pas passer pour un fou ! Heureusement, personne d'autres ne t'as vue ! Pour qui tu m'aurais fait passer !

Il attrape ma nuque et la serre pour me relever puis il me balance contre le mur en m'insultant. Je m'écroule au sol après avoir percuté ce dernier dans un fracas faisant tomber le tableau au-dessus de moi. Par chance, il se brise à quelques centimètres à côté de moi. Je suis sonnée mais toujours consciente. Il arrive à nouveau sur moi mais je l'esquive. Il est clair que je ne me laisserai pas faire comme j'en avais l'habitude. Il en est hors de question ! Il titube un instant. Je me relève et cours de toutes mes forces. La peur me donne un élan du diable. Je m'élance dans les escaliers. Sa main attrape mon poignet. Il me tire jusqu'à lui. Je loupe une marche. Mes jambes cognent contre l'une d'entre elles.. Je tente de me débattre pour qu'il me lâche mais son étreinte sur mon bras se resserre. Je me redresse comme je peux. Il continue de me tirer et me conduit jusqu'à la chambre. Il me balance au sol. Ma tête heurte le pied du lit. Je touche le sommet de mon crâne, du sang apparaît sur mes doigts. Je le regarde avec horreur et sa bouche se tord dans un rictus de satisfaction. Il avance d'un pas lent et sadique puis  s'accroupît à mon niveau. Il attrape ma nuque et approche sa bouche de mon oreille.

— Tu m'appartiens, Candice !

Je lui décoche un coup de poing dans la mâchoire. Il tombe au sol. Je me relève mais il attrape ma cheville. Je parviens à me défaire de son emprise et court. J'entends un fracas assourdissant derrière moi mais ne me retourne pas. Je dévale les marches de l'escalier et je bondis sur la porte d'entrée. J'attrape la poignée mais elle ne s'ouvre pas. François me toise du haut de l'escalier, la clef suspendue à son doigt.

La peur ne se fuit pas ... {terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant