La peur ne se fuit pas ... {terminée}

Chapitre 12

Evan

Ma nuit a été agitée. Mon cerveau ne m'a pas laissé de répit. Des images de ce baiser ont tourné inlassablement dans mes songes. La chaleur de son corps. Sa poitrine collée à mon torse. La douceur de ses lèvres. La flamme qu'elle a ravivée en moi et dans mon entrejambe. Elle a fait voler en éclat toutes mes certitudes à ce sujet. Ses yeux m'ont attiré dans les abysses de son océan mais pas dans un sommeil profond. Je n'ai réussi à m'endormir qu'au petit matin.

Mon sommeil est léger mais j'entends le bruit sourd de pas lointains et le son d'une voix presque inaudible.  

   — Ma belle au bois dormant, c'est ton prince charmant.

Mes paupières sont lourdes. Je n'arrive pas à les ouvrir.

   — Mec ! Ya Kim Kardashian à poil dans ta chambre.

J'entends la voix familière de Charly au loin. Mais qu'est ce qu'il fout là en pleine nuit. Je lève un sourcil.

   — ON SE RÉVEILLE !! crie-t-il en tirant la couverture. 

   — Mais t'es malade ou quoi ???

Mon corps sursaute de frayeur. J'ouvre enfin les yeux. Je trouve Charly, sa bouche à mon oreille. Je frotte mon visage de la main pour m'aider à me réveiller. Cet imbécile heureux affiche un regard plein de fierté. Jusqu'au moment où sa vision se pose sur mon corps et que l'expression de son visage change. Ses yeux s'ouvrent en grand et sa mâchoire manque de se décrocher. Il a vu un fantôme ou quoi ? Il lève son bras et avec son doigt, il pointe quelque chose vers mon lit. C'est là  qu'il me dit avec stupeur: 

   — Whoah ... mais c'est quoi... ÇÀ ?

Je lève comme je peux le haut de mon corps pour regarder ce qui laisse mon ami sans voix et là ... gros malaise. J'essaye tant bien que mal de récupérer la couverture pour me couvrir. Mais rien à faire, il la balance en bout de lit et commence à sauter partout.

   — La gaule Evan, ça y est !! The Gaule is back! Je veux tout savoir ? Il s'est passé quoi dans tes rêves cette nuit ? Ou alors t'as revu une ancienne conquête ? 

Ce type est vraiment un grain. J'essaye de faire abstraction de ma honte mais Charly ne fait rien pour m'y aider. Le gars a les bras levés et pousse des cris silencieux. J'inspire un grand coup. Comment en est-on arrivé à cette scène? De bon matin c'est pas possible.

   — Bon le rigolo, tu m'aides à me lever ? Ou tu veux faire une séance photo pour te faire des souvenirs ?

   — Je peux ?????

   — Mais ça va pas non ??!!! Aides moi !

Il s'exécute mais pas sans mal tellement il rigole. Une fois installé sur mon fauteuil, il s'assoit sur mon lit pour reprendre sa respiration.  

   — Désolé vieux, mais tu m'as pris de court ce matin. Je m'attendais pas à voir ça. T'as d' la chance que je dois filer. 

Il se lève et se dirige vers la porte mais ne manques pas de me dire.

   — Je reviens manger avec toi. Je serais là vers 13h avec le coiffeur. Tu vas enfin ressembler à quelque chose. Mais une fois qu'il sera parti, tu vas passer aux aveux. Je veux un exposé.

Il sort de la chambre mais repasse sa tête quelques secondes après.  

   — Par contre, essaies de te calmer et de faire redescendre la pression, sinon tu vas effrayer Candice. A plus !

Candice ... Candice ! Je regarde l'heure. Il est 6h45. Le stress commence à monter de nouveau. Pour le coup, ça serait bien qu'elle soit en retard aujourd'hui.