Chapitre I9 : Responsabilités

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« Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. » Romains 12:16


Thunder


Merde !

Un liquide carmin s'écoule de ma plaie, la goutte roule le long de mon doigt et lentement, elle s'écrase plus bas, sur mon pantalon.

Ma poitrine se soulève péniblement, j'ai du mal à respirer.

Moi qui pensais que la vue du sang ne me choquait plus, il faut croire qu'on ne change jamais. Regardant autour de moi, je ne peux que me sentir vulnérable, comme si quelqu'un pouvait voir mon échec.

Mais il n'y a personne dans cette chambre.

L'aiguille responsable de ma blessure se trouve encore entre mes mains. Laissant rapidement le tissu tomber sur mon bureau il ne me fallu que quelques secondes avant de disparaitre totalement de la pièce.

Le couloir rempli de photos de notre semblant de famille ainsi que de dessins faits par Sky défilent tandis que mes pas se font plus rapides sur le parquet, puis petit à petits, ils ralentirent.

Dans l'obscurité du salon, de la vie me parvient.

Qu'est-ce que tu fous encore réveillé ? Retourne te coucher il est tard. Souffla ma sœur d'une voix agacée, je me demande ainsi comment a-t-elle pu me reconnaître au son de mes pas.

Je l'a surprend en train d'enfiler ses chaussures, de courtes bottes noires à la semelle étrangement épaisse.

Je suis plus un gamin Saturn. Tu n'aurais pas vu la trousse de soins par hasard ?

À la suite de mes mots elle se lève immédiatement en ma direction, son œil glisse rapidement sur mon doigt blessé.

Un lourd râle sorti de sa bouche.

Putain mais qu'est que tu as encore fait ?! S'exclama t'elle tout en partant en direction de la salle de bain.

Seulement un accident de couture, j'ai l'habitude. Ce n'est pas comme si j'allais perdre mon bras.

C'EST PAS PRÊT D'ARRIVER À CE RYTHME ! Je l'entends s'exclamer au loin, sarcastique.

Le son de la ville encore éveillée rempli la pièce silencieuse.

Et toi ? Qu'est ce que tu fais réveillée à cette heure-là ? Je continue distraitement, sans attendre de réelle réponse.

La pièce est sombre. Aucune lampe n'est allumée, seule la ville laisse entrer une faible lumière au travers des fenêtres.

Dans le silence de la pièce, je vins m'assoir sur le canapé, celui-ci s'affaisse sous mon poids, je n'ai pas vu le temps passer, trop occupé à me créer une nouvelle tenue.

Qui finira sûrement à la poubelle comme les autres.

Des fois je me dis que ce que je fais est inutile, que je n'apporte rien à ma société.

Disons que la société a buté ma famille alors...Être utile n'es franchement pas ma priorité.

La télévision est éteinte. Il me semble encore nos rire de la soirée passée résonner dans la pièce.

Plus bas, sur l'horloge électronique, le petit hologramme d'un chat présentant l'heure s'anime.

Il est deux heures du matin, Sky dort paisiblement au fond du couloir.
Je devrais songer à faire de même. La fatigue peut s'avérer dangereuse, surtout lorsqu'on manipule des aiguilles.

𝐁𝐞𝐡𝐢𝐧𝐝 𝐌𝐲 𝐄𝐲𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant