Chapitre 34 : Jackpot

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L'intelligence n'est rien face à celui qui connait les failles du jeu.




Eden





Ma montre.

Elle a volé ma montre.

La soirée vient à peine de commencer, la foule se fait dense autour de moi tandis que j'avance à toute vitesse à la recherche de la voleuse.

Je ne pris pas la peine de m'excuser lorsque je bouscule accidentellement le PDG de Google, ni même alors que j'évite les nombreuses tentatives de discussions de la part d'acteurs hollywoodiens à la recherche de crédibilité dans le monde politique. Frustré, je me contiens. Je réfléchi brièvement, triant mes récents souvenirs avec une rapidité déconcertante.

Big Sister déstabilisée, je n'avais pas remarqué cela depuis tellement d'années...

Passons.

Il me semble avoir vu la chapardeuse partir en direction des salles de poker, ses longues tresses blondes disparaissant derrière la foule me restent en tête.

Je passe d'abord par le hall principal, la hauteur sous plafond est si immense qu'on aurait dit une cathédrale, l'écho des invités bavardant se réverbère sur les moulures blanchâtres, je peux aussi voir mon reflet sur le sol en damier blanc et crème alors que je me presse en direction des escaliers.

Au centre de la pièce se trouve une seconde statue du leader, celle-ci étant cependant plus petite que la première à l'extérieur mais pas moins précieuse :

D'un marbre luxueux représentant Big Sister dans une pose élégante, une dizaine d'ailes sculptées semblables à celles des anges gardiens jaillissent de ses pieds à sa tête. La créature de marbre blanc surplombe une plateforme de pierre où l'inscription en latin "Mulier quae pro patria se immolavit" est gravée. Cette fois-ci, rien avoir avec la statue d'extérieur, ses yeux nous jaugeant depuis sa hauteur. En effet ici, Big Sister semble veiller sur nous.

Une créature angélique, à la fois belle et intimidante.

Chaque marche que je gravis me rapproche un peu plus de sa hauteur, me permettant de mieux voir son visage. Mais cette fois-ci, un détail attira mon attention. Je fronce les sourcils.

Des larmes. Depuis ses grands yeux de pierre la statue laisse s'échapper des larmes.

Je lève mon regard vers le plafond, il n'y a aucune fuite. La lumière de la Lune est filtrée par les vitraux alors que les bougies artificielles éclairent son visage humide. Je n'arrive pas à expliquer ce phénomène. L'humidité y est sûrement pour quelques chose.

Je reprends ma route, quelques peu désarçonné par cet événement. Mon téléphone vibre plusieurs fois dans ma poche arrière mais je n'en ai que faire.

Il faut que je retrouve cette femme au plus vite.

Longeant un interminable couloir, il me semble surprendre des personnes dans les différentes portes grandes ouvertes que je dépasse. Ils doivent surement être en train de se droguer, ou pire. Je ne préfère pas savoir.

J'arrive enfin à destination, la salle de poker. Les jeux d'argent ne m'ont jamais vraiment attiré jusqu'à présent, mon salaire me suffit amplement, un salaire que je n'arriverais jamais à entièrement dépenser. Même immortel.

Les rires des joueurs enthousiastes remplissent la pièce, des tables de billards ainsi qu'un large bar sont occupés par moultes invités. J'y vois même certains jouer sur la luxueuse piste de bowling plus loin. Judas a définitivement vu juste lorsqu'il a ordonné la construction de celle-ci, les convives en sont ravis.

𝐁𝐞𝐡𝐢𝐧𝐝 𝐌𝐲 𝐄𝐲𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant