Tout se passe si vite, tellement vite que j'en ai du mal à suivre. Je ne parviens pas à me concentrer. On me traîne le long de sombres couloirs effrayants de l'hôtel de ville, puis, on me fait passer par les portes arrières devant lesquels un énorme fourgon noir m'attend déjà.
Il doit y avoir une erreur, ce n'est pas possible autrement.
Je suis abasourdie par l'énormité de la chose. Je suis donc considérée, à ce point, dangereuse ? Je suis certaine qu'un fourgon blindé n'était pas nécessaire.
Je suis certaine que la vieille dame n'avait pas toute sa tête, je ne serai jamais une criminelle. Tout ceci n'a aucun sens.
Les soldats qui me traînent, me crient dessus afin que j'avance, comme si j'étais une détenue récalcitrante, alors que je ne présente absolument aucune résistance. Je me laisse emporter, ne croyant toujours pas à toutes ces absurdités.
"Code rouge"
Je me demande bien ce qu'est un code rouge. Je ne comprends rien à la situation. Je trouve cette situation tellement ridicule qu'un petit rire s'échappe de ma gorge. Rien n'est drôle, mais j'essaie juste de m'imaginer, moi, enfermée entre 4 murs jusqu'à ce que le gouvernement se décide à se débarrasser de moi lorsqu'ils en auront marre.
- Tu crois vraiment que c'est le moment de rigoler, petite ? Ferme-la et monte dans le fourgon avant qu'on ne t'expose le crâne plus tôt que prévu, me menace un des soldats en collant le métal froid de son arme à l'arrière de mon crâne.
Ce n'est pas pour autant que mon rire se calme. Bien au contraire. Je ris tellement que des larmes me montent aux yeux.
- Je crois bien que c'est notre code rouge, chef, elle est complètement folle, ne s'empêcher de commenter un des soldats placé un peu plus loin.
Tout en rigolant, je monte dans le fourgon, sur un des sièges inconfortables contre lequel on m'attache.
Un code rouge. C'est ridicule.
Je me calme doucement lorsque je sens le fourgon redémarrer. Les vitres noires m'empêchent de voir où nous allons. Je sais juste que l'on s'éloigne énormément de la ville, car, j'ai le temps de m'endormir pendant au moins deux bonnes heures.
Mes muscles sont endoloris, je ne sens quasiment plus mes épaules, mes mains étant toujours attachées dans mon dos.
Le fourgon s'arrête. J'entends le chauffeur sortir, lui et la personnes qui était dans le siège passager. Ils se parlent, mais je ne parviens pas à distinguer clairement ce qu'ils se disent.
Je distingue seulement une question : "Est-ce que la chambre spéciale est prête ? ".
Je reste seule pendant au moins 10 minutes quand la porte s'ouvre enfin. Pour ne pas changer, on me traîne avec une force que je trouve bien démesurée en comparaison à la manière dont j'agis. Est-ce qu'ils pensent sincèrement que je vais m'enfuir ? Leur faire du mal ? J'ai déjà bien du mal à croire que d'après les autorités, je serai une criminelle plus tard. Je continue même à croire que c'est une erreur et que d'une seconde à l'autre, on s'excusera en m'annonçant que je rentre enfin chez moi.Je suis escortée par au moins une bonne dizaine de soldats, comme si je venais de forcer l'accès du bureau du président de la République pour utiliser la bombe atomique.
Les grilles de la prison qui parait ultra-sécurisée sont déjà ouvertes. On m'attendait, bien évidemment.
La cour intérieure est pleine de détenus qui m'épient tous sans la moindre retenue. Le rouge me monte aux joues. J'aimerais leur crier qu'il n'y a rien d'intéressant à voir et qu'ils devraient tourner leur tête, mais, ne voulant pas forcément que le soldat légèrement psychopathe qui me serrent le bras comme s'il voulait me l'arracher sert d'autant plus sa prise.
On m'emmène dans un couloir sans fin, où tout se ressemble. Tout est gris, les murs, le sol beaucoup trop sale, les portes. À chaque fois que l'on ralentit, je me dis que notre randonnée au sein de cette prison géante est terminée, mais, visiblement non.

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Red Code
RomanceDans une société qui a été rongée par la criminalité, chaque personne, à ses 16 ans, doit désormais passer un test prédisant si elle va commettre un crime, ou non. Si le test est positif, alors, la personne sera directement enfermée avant même qu'el...