Red Code

CHAPITRE 28

PDV de Justin

Cela ne sert à rien de me débattre. Je n'éviterai pas la sentence qu'ils me réservent. Ces deux gardes me serrent tellement les bras que j'ai l'impression qu'ils essaient de me faire un garrot.

Je n'ai absolument aucune idée de pourquoi on m'emmène, ni d'où. Oui, d'accord, je n'ai pas menotté Maria, car je n'en voyais absolument pas la nécessité. Elle est déjà assez enfermée comme ça. Parfois, j'ai bien l'impression que mes supérieurs ont tendance à me donner des ordres qui n'ont aucun sens.

Elle est 24 / 24 h avec moi. Si je la menotte, c'est pour me protéger d'elle, lorsque nous sommes ensemble dans la cellule, mais, je n'en ai pas besoin. Je sais qu'elle ne me ferait pas de mal. Puis, la menotter lui infligerait un mal tout aussi inutile.

Autrement dit, cet ordre n'avait aucun sens. Je n'allais absolument pas suivre un ordre ridicule et surtout un ordre qui concerne Maria.

Les deux surhumains me font descendre par les escaliers que j'ai déjà empruntés des centaines de milliers de fois, les escaliers que nous avions pris avec Maria lorsqu'ils lui ont fait passer un test d'émotions.

Alors que je me fais entraîner dans ce chemin moisi qui marque probablement ma fin, je me rends compte d'une chose, du moins, une impression.

J'ai l'impression d'être tout aussi prisonnier que Maria. Cela fait presque un an que je suis dans cette prison et je n'en suis jamais sorti. Je dois rester dans la cellule avec elle et suivre les ordres débiles du chef. Je suis enfermé alors que j'ai toujours voulu éviter ça en devenant soldat.

Pourtant, c'est moi qui aie choisi de devenir soldat et de surveiller Maria après la soi-disant mort de ma belle-mère. Je voulais rendre la vie compliquée à celle qui me l'avait volé, la seule personne qui comptait pour moi.

Cela me fait étrange de me dire que j'ai embrassé cette même personne que je voulais tuer et que j'aimerais même recommencer.

Cela me fait bien bizarre de me dire que là, maintenant, je vais peut-être me faire torturer, voir mourir juste pour la protéger. Mais, est-ce que je ressens de la haine envers elle à cause de ça ? Non.

Je suis à présent dans la salle où Maria a fait passer le test des émotions. Néanmoins, j'espère qu'ils ne feront le pas repasser. La première fois, j'avais réussi à contrôler mes émotions. C'est la règle pour devenir soldat. Il faut être capable de se maîtriser.

J'avais réussi.

Je sais que je ne réussirai pas aujourd'hui, car je sais quels genres d'images, ils me montreront.

Ils m'asseyent, comme Maria, sur le siège blanc. Le seul point positif que je trouve à la situation est qu'au moins le siège est plus confortable que celui de la cellule.

Mais maintenant que je ne suis plus là, Maria se fait sûrement surveiller par quelqu'un d'autre et par simple déduction, je sais que c'est Adam. C'est le seul qui ne se trouve pas ici avec nous, alors que c'est le larbin de notre supérieur. Il le suit partout, comme son ombre, pour une raison que j'ignore.

Adam a toujours eu tendance à savoir comment se mettre les gens dans sa poche et j'espère qu'il n'essayera pas avec Maria. Je le trouve dangereux. Du moins pour Maria. Il suit constamment les ordres. Ce qu'il veut dire que maintenant, elle se fait probablement frapper en guise de punition. C'est comme ça que le boss fonctionne, bien qu'il n'ait aucune preuve.

Puis, ils me frapperont aussi.

Un des deux géants qui m'ont emmené m'attache les bras et les mains avec des lanières en cuir, bien que je ne compte absolument pas bouger du siège. Je sais que tenter de fuir n'aurait pas été intelligent de ma part. Puis, Andrew arrive, cigarette à la bouche.