Red Code

CHAPITRE 18

Les jours s'enchainent et pas un seul ne se passe sans qu'Andrew me rappelle qu'il faut que je réussisse à gérer Maria au risque que je sois viré. Comme à son habitude, elle, elle reste sur son lit et je me demande comment elle a fait pour survivre. Même si elle peut parfois être violente, ces moments d'écarts sont très rares. Je pense que si j'étais dans son cas, je n'aurais pas eu autant de patience.

Alors que j'ai enfermé Maria le temps d'aller prendre une douche, je reçois un appel d'un numéro masqué. Je réponds de manière normale, sans me poser plus de question, pensant que ça allait être une pub, mais, en réalité, c'était bien différent.

— Libérez-la.

Ce sont les seuls mots que j'entende à l'autre bout du fil, d'une voix effrénée, essoufflée. Pas plus, pas moins. Seulement ces deux petits mots lourds de sens.

"Libérez-la".

Je m'arrête quelques secondes dans le couloir, étant encore choqué par cet appel étrange provenant d'une personne inconnue, avant de me souvenir que j'ai laissé Maria seule et que si mes supérieurs l'apprennent, ils me tueraient certainement. Avant, Yelena faisait toujours appel à un remplaçant ou les assistantes le temps d'aller faire sa toilette ou faire du sport afin de ne pas se transformer en mollusque. J'avoue que moi, ce n'est absolument pas la méthode que j'ai adoptée, même si je le devrai. Adam m'a été assigné comme remplaçant, mais je n'ai absolument pas envie qu'il m'aide lorsque cela concerne Maria.

Je ne comprends pas pourquoi je suis aussi réservé en ce qui la concerne, néanmoins, mon instinct me pousse à refuser ou à accepter de faire certaines choses et, j'imagine que j'en découvrirai bientôt la raison.

Pendant que l'eau glaciale étant censée servir à me réveiller coule le long de mon corps, je ne peux m'empêcher de à cet appel anonyme. En parlant de libération, je ne peux que penser qu'elle parlait de Maria. Ils veulent libérer Maria Alvarez sans même savoir ce dont elle est capable.

Je me souviens de l'article qui avait été écrit sur Maria et le fait qu'elle a toujours été dans l'ombre de sa sœur, etc. je fais très vite le lien. Je ressens un très mauvais pressentiment. Une sorte de boule apparait dans le creux de mon estomac me poussant à terminer ma douche très rapidement pour rejoindre ma prisonnière.

Lorsque j'arrive devant la cellule, Adam s'y trouve également. Je jurerai qu'il s'apprêtait à l'ouvrir.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Un sourire forcé apparait sur son visage. De nombreuses personnes pourraient tomber dans le piège de ses fossettes et dents blanches. Il a un visage à l'allure angélique. Personne ne pourrait l'imaginer être soldat et, encore moins, l'imaginer faire du mal à qui que ce soit.

Je le connais depuis longtemps. C'est censé être mon ami. mais, je sais tout aussi bien de quoi il est capable même si je ne l'ai jamais vu à l'œuvre. Je ne le crois tout à fait capable d'être à l'œuvre de choses absolument horrible et, quelque chose me dit que sa présence ici, devant la chambre de Maria, n'est pas anodine.

Je ne tomberai pas dans ton piège, petit, pas comme les autres...

— Je t'ai appelé sur ton téléphone, mais tu ne répondais pas. Je suis venu, mais tu t'es absenté. Tu sais que tu n'as pas le droit de la laisser toute seule, hein ? M'informe-t-il de quelque chose que je savais déjà.

Je croise les bras sur mon torse puis, lui demande à mon tour, évitant soigneusement ses accusations sur le fait que je ne respecte pas les ordres.

— Pourquoi tu m'as appelé ? Qu'est-ce que tu voulais ?