PDV de Maria
Je veux sortir d'ici. Je veux que Justin revienne. Cela fait à peine quelques minutes que les deux assistantes sont avec moi dans la cellule et je n'en peux plus.
Elles m'ont déjà emmené prendre ma douche et, maintenant, elles se contentent de me regarder d'une manière qui ne me laisse nulle part où me mettre. Leurs regards me dérangent. Elles me donnent l'impression de prendre trop de places. Je veux m'enfuir pour échapper à leur regard, échapper aux regards de tous et réapparaitre seulement lorsque j'en aurai envie, lorsque j'aurai de quoi être fière de moi.
Je sais très bien qu'elles n'ont pas forcément de raisons de m'apprécier. Je les ai frappées donc, bien évidement que leur but n'est pas de me mettre à l'aise, mais, mes pensées, ma gêne, mon inconfort me ronge de l'intérieur, me donnant l'impression d'avoir des centaines d'aiguilles sur mon corps. Ce silence me donne l'impression qu'il va me crever les tympans. J'aimerais qu'elles partent, je déteste être avec elle autant qu'elles détestent être avec moi. Pourtant, j'en suis obligée. Elles sont bien utiles.
Je me demande ce qu'elles penseront, lorsque j'aurai réussi, seront-elles heureuses ? M'apprécieront-elles enfin ? Vont-elles me détester encore plus ? Vont-elles me respecter ?
Serais-je satisfaite ?
Alors que je psychote, Quelqu'un entre dans la pièce. Il s'agit de Justin.
Ses yeux se posent d'abord sur moi avant de se poser sur les deux assistantes qui sont restées debout au mur opposé au mien.
— Vous pouvez vous en aller maintenant. Je prends le relai, affirme-t-il d'une voix grave et sèche.
Une des assistantes s'en va, mais, l'autre, ne bouge pas. Alors, Justin répète à nouveau qu'elles peuvent s'en aller, mais d'un ton encore plus froid. Ce n'est qu'à ce moment-là que la deuxième assistante se met à partir vers la sortie de ma cellule.
Arrêteront-ils de me regarder d'un mauvais œil ? Ou serait-ce-t-il pire ? Suis-je condamnée à être détestée ?
Justin ferme la porte à clés derrière elles, puis, il vient s'asseoir à côté de moi. Il prend son visage entre mes mains et le tourne dans tous les sens. Il regarde ma joue droite, puis ma joue gauche, mon front, avant d'enfin me demander, lorsqu'il remarque que je fronce les sourcils à cause de ma confusion.
— Elles ne t'ont rien fait, n'est-ce pas ?
Je souris, toujours aussi surprise qu'il puisse se soucier autant de moi.
Combien de temps ça prendra avant qu'il se mette à me détester à nouveau ?
Je secoue la tête et il semble enfin se détendre. Il souffle puis repose sa tête contre le mur avant de fermer les yeux. Mes yeux, quant à eux, profitent de cela pour pouvoir l'observer. Je m'attarde sur le bleu qui se forme et le sang qui a séché sur sa joue gauche. J'ai l'impression qu'il ne s'est fait frapper que sur cette joue-là et, nulle part ailleurs. Je ne peux m'empêcher d'être soulagée de voir qu'il n'est blessé qu'à cet endroit-là. Je suis heureuse de le voir à mes côtés, en à peu près bonne forme.
Mes yeux continuent leur voyage pour s'attarder sur ses lèvres qui m'ont déjà embrassé et je mens rougir en me surprenant imaginer avoir plus. j'ai l'impression que c'est mal que je ne devrais même pas y penser. Mais, j'aimerais qu'il m'embrasse à nouveau, encore et encore, mais qu'il me tienne aussi dans mes bras.
Je me mets à haïr mes yeux lorsqu'ils se mettent à observer sa pomme d'Adam. Mes doigts rêvent de sentir sa peau qui doit sûrement être douce et chaude. Mon cerveau se met à rêver de tout ce qui pourrait se passer entre lui et moi. Rêve-t-il de ça, lui aussi ? me voit-il de la même manière ? M'observe-t-il de la même manière ?
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Red Code
RomansaDans une société qui a été rongée par la criminalité, chaque personne, à ses 16 ans, doit désormais passer un test prédisant si elle va commettre un crime, ou non. Si le test est positif, alors, la personne sera directement enfermée avant même qu'el...