CHAPITRE 7

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 PDV de Maria

 J'ai parlé. J'ai parlé à un humain que je n'apprécie pas. Je n'aurais pas dû parler à Adam ? Il est gentil avec moi. Du moins, je l'apprécie plus que ce nouveau surveillant dont je ne connais même pas le nom de famille. 

   Est-ce que j'ai vraiment besoin de savoir ? 

   Je repense encore à la manière dont il s'est énervé hier quand j'ai souhaité le provoquer en utilisant le nom de Madame Recks. J'avoue que je me suis sentie mal de faire ça. Elle avait l'air si importante pour lui, alors, lui dire qu'elle ne serait pas fière de lui n'est pas la chose la plus gentille que j'ai pu lui lâcher. 

   J'aurai mieux fait de ne rien prononcer. J'espérais qu'en l'énervant, il craque et me tue. Visiblement, il compte attendre qu'on lui en donne l'ordre. Ça me semble logique, s'il me tue, ce serait considéré comme un meurtre et, il irait en prison. Pourtant, s'il me tue après qu'on lui en a donné l'ordre, ce serait considéré comme un bienfait à l'humanité. 

   Bien sûr qu'il attendra. Mieux vaut être considéré comme un héros plutôt qu'un meurtrier, même s'il n'a absolument rien d'un héros. 

   Il aurait dû me tuer. 

   Je me souviens aussi de la manière dont il avait insisté pour savoir si Adam m'avait regardé pendant qu'on me lavait ou non. Je ne sais pas comment il aurait réagi si j'avais dit la vérité.  

***

Hier

- Bon, Maria, c'est l'heure de ta douche, on y va, s'exclame Adam en se levant après avoir regardé sa montre. 

   Je hoche la tête en me levant. Il ouvre la porte et attend que je m'approche de lui avant d'enfin sortir de la pièce. 

   On marche au travers ces longs couloirs avant d'arriver la petite porte en bois moisi des salles de bain. 

- On y va ? Me demande-t-il en ouvrant la porte derrière laquelle sont déjà les deux assistantes. 

   J'acquiesce en y entrant comme tous les trois jours. J'avoue que j'aimerais que l'on m'accorde des douches beaucoup plus souvent, sachant qu'il ne fait pas froid dans la cellule, maintenant que les beaux jours sont censés arriver. Cependant, je sais très bien que si je demande, on me dira non. 

   Les assistantes se mettent à m'aider à me déshabiller comme d'habitude, mais, je me fige lorsque je remarque qu'il ne se retourne pas. 

   Les assistantes se souvenant des coups qu'elles ont pris, se figent elles aussi. Je croise le regard de l'une d'entre elles qui paraît supplier Adam du regard. 

- Je suis désolé, je n'ai pas le droit de me retourner. Ce sont les ordres, Maria. 

   J'ai envie de lui dire d'aller se faire voir, lui et ses ordres, mais, je ne dis rien. Je comprends qu'il ne se retournera pas. Je continue de le supplier du regard, mais rien y fait. Il paraît tout de même très embarrassé, mais est déterminé à suivre les ordres qu'on lui a donné. 

   Pourquoi est-ce que le nouveau surveillant avait accepté de se retourner alors qu'il me déteste ? Avait-il fait ça par simple respect pour ma personne ou, il y a-t-il autre chose ?

   Au bout de 10 minutes de supplications silencieuses, j'abandonne. J'attrape le bas de mon t-shirt avant que les assistantes le fasse et le balance rageusement aux pieds d'Adam. Il baisse la tête, probablement surpris par mon geste puis, la relève et m'observe d'un air désolé. Peut-être que je suis trop dur avec lui car, en réalité, il ne fait que son travail, mais, le nouveau a tourné sa tête, il n'a pas obéit aux règles et, il ne lui ai rien arrivé. Il aurait pu faire de même. 

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