Red Code

CHAPITRE 32

 Il se met sur la défensive. Il doit sûrement penser que je suis ici pour l'arrêter.

— Si tu me les as envoyés, c'est pour que je vienne, non ?

Depuis des mois et des mois, il m'envoyait des messages anonymes comme "Libérez-la" ou "Aidez-la". Il avait aussi écrit l'article qui avait comme titre "où est passée Maria Alvarez ?". Je n'ai pas immédiatement su que c'était lui. J'avoue qu'il m'a fallu du temps avant de le comprendre.

— Qu'est-ce que tu fais là, Justin ? Répète-t-il, plus fermement cette fois-ci, presque prêt à me bondir dessus.

— Je ne suis pas là pour t'arrêter Darwin, j'avoue enfin.

Ce n'est que lorsque je dis ça qu'il paraît se détendre. Il s'avance pour fermer la porte qui était restée ouverte derrière moi.

— Comment tu as su que c'était moi ? Me demande-t-il enfin alors que je le suis.

Nous traversons ce couloir que je connais bien, vu le nombre de fois que je l'ai traversé depuis petit, avant que nous atterrissions dans sa cuisine où lorsque nous étions petits, les cuisinières nous servaient nos goûters alors que sa mère nous l'interdisait. Il ouvre brusquement le frigo avant de me tendre une bouteille de bière aux fruits.

— Non, de bon matin ? Je refuse non sans commenter ses choix matinaux.

Malgré mon refus, il s'en œuvre une et repose celle qui m'était destinée.

— J'ai su que c'était toi parce que dans l'article, c'était ta manière d'écrire et de parler, j'avoue enfin.

Il m'interroge du regard et je comprends immédiatement que mes explications vaguent ne lui suffiront pas.

— Tu aimes beaucoup passer des informations par des questions rhétoriques. Tu es aussi très accusateur. Puis, les messages et les articles, tu ne peux normalement pas m'envoyer des messages anonymes. Le serveur de la prison les filtres et surveille tout. Il n'y a que les personnes qui ont directement accès au serveur qui peuvent y parvenir.

Il prend une gorgée de sa boisson fraîche alcoolisée tout en affichant un sourire fière que le visage.

— Et toi, tu as accès au serveur, je termine.

Il prend une nouvelle gorgée avant de poser sa bouteille en verre sur le comptoir.

— Je suis fière de toi, fiston, me lance-t-il.

Visiblement, il adore tout autant m'appeler comme ça alors qu'il est plus jeune et plus petit que moi. mais, je ne dis rien, étant toujours aussi habitué.

— Bon, maintenant, je peux enfin te demander ce que tu fais là, alors.

Il s'assied et ouvre l'ordinateur portable qui était déjà sur l'ilot central en marbre blanc tout en reprenant une gorgée de sa bière.

— Il faut que je la fasse sortir, je lâche enfin, de but en blanc.

Il relâche sa bouteille sans même avoir pris sa gorgée.

— D'accord, je t'ai envoyé des articles et des messages, mais, comment veux-tu que je t'aide ? Me demande-t-il d'un ton agressif.

Il parait désormais stressé. Il passe nerveusement la main dans ses cheveux coupés court. Je ne sais pas ce que j'ai dit de mal, pourtant, ça ne lui a pas plu. Pourquoi m'a-t-il envoyé tout ça si ce n'est pas pour m'aider ?

— Tu devrais partir. Mon père va arriver dans quelques minutes. S'il te voit là, il va...

Je fronce les sourcils. Je ne parviens pas à comprendre son comportement. Son père travaille aujourd'hui, il est censé revenir que le soir. Je le sais très bien car sinon, je n'aurai pas pris de jour de repos aujourd'hui. Néanmoins, je ne lui dis pas. S'il me ment, c'est qu'il doit certainement avoir une bonne raison de le faire. Du moins, je l'espère.