CHAPITRE 24

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PDV de Justin

Depuis qu'elle a rencontré le président et appris qu'elle s'est fait enfermer et pas sa sœur, son regard est brouillé par une rage constante. La télévision est tout le temps allumée et elle visionne tout ce qui est possible de visionner sur le président.

J'aimerais que Yelena me pardonne pour ce que je sens que je vais faire. Si Maria était finalement, réellement la cause de son suicide, alors elle ne serait absolument pas fière de moi.

Je pense qu'il faut que je l'aide. Je sais qu'il faut que j'aide Maria.

Il faut qu'elle réussisse, bien que je ne sache pas pourquoi. Je vais l'aider et elle y arrivera, même si je sais qu'elle y parviendra, même sans mon aide. Elle a assez d'intelligence pour ça.

Depuis son apparition publique, j'essaie de trouver tous articles qui parlent d'elle. Néanmoins, c'est compliqué. Je crois que je n'ai pas accès à tout ce qui la concerne.

Pratiquement tous les articles sur le discours sont supprimés, mis à part ceux qui ne mentionnent pas le code morse que Maria a fait, et le fait que c'est une voiture du président qui soit venu nous récupérer. Les autres ont sûrement dû être supprimés au vu des spéculations qui ne cessent d'alimenter le mouvement de rébellion.

À l'heure du repas, on toque à notre porte, nous amenant ainsi deux plateaux et... un cahier et une feuille. Je me souvenais de la requête de Maria, juste avant que nous soyons interrompus il y a quelques jours. Je ne sais pas pourquoi elle en a besoin. Je me souviens que nous parlions de messages cachés dans une conversation qui m'a marquée.

Il y a énormément de conversations qui ne veulent sortir de ma tête. Néanmoins, la seule qui ne cesse de me troubler est la dernière conversation que j'ai eue avec Yelena. Pourtant, je ne vois pas en quoi un stylo et du papier pourront l'aider à trouver un message caché. Pour cela, elle a besoin que je lui donne le contenu exact de l'appel avec Yelena, ce dont je n'ai pas envie de faire.

Quoi qu'il en soit, lorsque Maria voit le cahier et le stylo, ses yeux s'illuminent. Elle ne prend même pas la peine de regarder son plateau, de prendre ne serait-ce qu'une fourchette de ses spaghettis. Elle s'empare directement d'une feuille et se met à écrire quelque chose que je ne peux pas voir.

Commençant à être curieux par sa concentration soudaine, je vais m'asseoir à côté, sur son lit. Elle ne semble même pas prêter attention à moi. Je ne sais même pas si elle a remarqué que je me suis déplacé.

Je ne comprends pas ce qu'elle fait au premier abord. La feuille est noircie d'une série de "0" et de "1". Elle reproduit un code dont je ne connais pas la provenance.

Mais pourquoi ? Souhaite-t-elle faire passer un message caché ? J'en doute fort. Je reste quand même son surveillant. Elle n'est pas censée savoir que je suis apte à l'aider. Normalement, elle doit encore s'imaginer que je souhaite la tuer ou quelque chose du genre.

Je ne sais pas lire les codes, mais au fur et à mesure, je commence à comprendre duquel il s'agit. Elle est certainement en train de reproduire celui qui était affiché sur mon ancien téléphone.

S'en souvient-elle par cœur ? Est-elle sûre qu'elle ne fera pas d'erreurs ? Je n'arrive pas à imaginer le fait qu'elle puisse retenir cette suite de chiffres pendant tant de semaines en plus de savoir lire les codes.

Néanmoins, le code se transforme, petit à petit, en lettres, puis en mots, puis, en une phrase, puis deux.

"Je suis encore là. Attention, tout est faux."

Maria rejette un coup d'œil à la suite de chiffres pour être sûr de ne rien manquer. Mais lorsqu'elle relève sa tête vers moi, je comprends qu'il n'y a aucune erreur et qu'elle est sûre d'elle.

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