Je dois suivre Andrew. Je continue d'observer mon œuvre, le sang qui coule dans son dos et je sais d'avance que je vais me faire frapper pour ça. C'est une chose certaine.
Ai-je bien fait ? En tout cas, une chose est sûre, j'en avais très envie.
Pourtant, ce qui reste étrange est qu'il me conduit de manière particulièrement douce. Il ne crie pas, ne m'insulte pas. Rien. Comme si je n'avais rien fait.
Nous suivons le trajet habituel pour atterrir dans la salle où il emmène les gens qu'il compte torturer habituellement.
Je vois que j'avais raison. Il me fait signe de m'asseoir sur cette même chaise sur laquelle je m'étais fait torturer quelques jours plus tôt et bizarrement, je suis très coopératif. Je n'ai pas l'impression que ne pas l'être ne m'aidera pas tellement.
Alors, je fais comme il me dit. Je m'assieds en silence. Je crois que c'est la première fois qu'il se fait poignarder, mais le fait qu'il n'a même pas réagi de douleur lorsque la lame l'a touchée est très surprenant. Effrayant. Dérangeant. Ne ressent-il pas la douleur ?
Puis, sans dire quoi que ce soit, il s'en va et me laisse seul, dans cette pièce, plongée dans le noir.
Qu'est-ce qui m'empêche de me lever et partir ? Je doute qu'il m'attende derrière la porte. Je vois qu'il me fait beaucoup trop confiance. De toute façon, il a raison. Je ne suis pas du genre à partir comme ça.
La seule chose que je souhaite est de retourner voir Maria. Je veux être avec elle. Pourquoi est-ce que je suis ici ? Si je ne suis pas avec elle, il lui arrivera quelque chose. Si je suis là, au moins j'aurai quelqu'un à blâmer, lorsqu'il lui arrive des mésaventures. Je peux me blâmer, moi.
Mais quand je suis loin d'elle et qui lui arrive quelque chose, mon esprit est seulement envahi de haine envers le monde entier.
C'est lorsque que je suis en pleine réflexion que la porte s'ouvre. Comme je suis de dos, je ne peux pas voir de qui il s'agit. Pourtant, le bruit de ces pas, je les reconnais. Ce ne sont pas ceux d'Andrew.
Cela ne peut pas être possible.
Darwin ?
PDV de Maria
Je suis toujours aussi figée depuis tout à l'heure. En je ne sais combien de jour, j'ai quasiment assisté à un suicide ou un meurtre, on n'est sûrs de rien pour le moment et Justin a poignardé son supérieur. Il vient à peine de m'être arraché à nouveau.
Il va revenir, j'en suis sûr. Mais en quel état ?
Tout est ma faute.
Il s'est sacrifié en se dénonçant pour que je n'aie pas de représailles. Il n'aurait pas dû.
Tout est ma faute.
Tout est toujours ma faute. C'est évident.
Je ne sais pas combien de temps, je reste, comme ça, à ruminer, à attendre que quelque chose se passe, à me torturer l'esprit.
J'ai arrêté de compter les secondes qui passent depuis un bon moment lorsqu'une femme et un homme habillés d'une parka verte et d'une casquette de la même couleur entrent dans la pièce. J'essaie de les regarder le moins possible en me convainquant que si mon regard ne croise pas le leurs, ils ne m'adresseront pas la parole.
Je regarde seulement ce qu'ils font.
Ils emmènent la surveillante morte sous mes yeux.
Ils la posent d'abord sur un brancardier avant de la recouvrir d'un drap blanc. Puis, sans un mot, comme s'ils avaient compris que je ne souhaitais pas parler, ils s'en vont.

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Red Code
RomanceDans une société qui a été rongée par la criminalité, chaque personne, à ses 16 ans, doit désormais passer un test prédisant si elle va commettre un crime, ou non. Si le test est positif, alors, la personne sera directement enfermée avant même qu'el...