CHAPITRE 31

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Lorsque je me réveille, je sens que Justin est encore complètement accroché à moi, son ventre collé à mon dos. Je me décale immédiatement, gêné par ce qu'il se passe, n'étant pas prête pour ressentir ce genre de choses. Un frisson me parcourt lorsque je quitte ses bras qui étaient encore, enserraient encore ma taille. Je me lève discrètement et l'observe quelques instants. Il est vraiment ridiculement grand, beaucoup trop grand pour ce lit. Même moi, je suis presque trop grande pour ce matelas.

Je me décide finalement à m'asseoir sur la chaise qui me parait bien froide, même à travers le jogging que je porte. Portant, j'y reste dessus, ne sachant pas trop que faire, perdue dans mes pensées. Je soulève mon t-shirt pour voir l'évolution de mes bleus et des cicatrices qui auraient pu guérir si on s'en était occupé.

J'aurais dû infliger au moins un bleu à Adam, au moins un seul. Juste un. Rien qu'en seul. Lui, il s'en est sorti indemne. Pas moi.

— J'aurais dû te laisser le tuer, commente une voix rauque, encore enrouée à cause du sommeil.

Je baisse immédiatement mon t-shirt, étant surprise et, ne voulant pas forcément qu'il voie ma peau violacée.

Il se lève directement et s'approche doucement de moi. Soulève délicatement son t-shirt pour frôler ma peau blessée de ses doigts chauds.

— On ira à l'infirmerie après le petit déjeuner. Je pense que tu en as besoin. Tu n'as pas mal quelque part ? me demande-t-il en s'asseyant.

Comment lui dire que j'ai mal partout ?

Il prend ma main et me tire vers lui afin que je m'asseye sur ses genoux. Je ne me sens pas extrêmement à l'aise bien que j'apprécie être proche de lui.

— Tu veux te lever ? Ce n'est pas la première fois que tu es sur mes genoux, de toute façon, constate-t-il avec un sourire mesquin sur le visage.

Je tourne mon visage, sentant que je me mets étrangement à rougir. Je ne souhaite pas particulièrement qu'il voit que je me retiens de rire tant cette situation peut paraitre amusante. Néanmoins, il pose immédiatement sa main sur mon menton afin de tourner mon visage vers lui et, nous pouffons bêtement.

Je crois que si on m'avait dit, quand j'avais 15 ans, que je rougirai bêtement à cause d'un homme, je ne l'aurai pas cru.

Lorsque je m'arrête de rire. Il me regarde, un sourire qui me parait bien sincère sur son visage.

— Est-ce que je peux t'embrasser, Maria ? Me demande-t-il en chuchotant, les yeux brillants toujours de cette même lueur étrange.

Sans même réfléchir à deux fois, j'acquiesce. Puis, la seconde d'après, ses lèvres sont déjà sur les miennes, goutant encore et encore, comme s'il était affamé, comme s'il m'embrassait pour la première fois, comme s'il en avait besoin, comme s'il ne pouvait s'en empêcher. Peu à peu, j'en oublie même notre premier baiser, ne parvenant pas à me dire que c'est la même personne qui m'avait embrassé, il y a quelques jours, comme s'il n'en aura jamais assez, et moi, je m'y perds. J'en ai la tête qui tourne. Comment pourrais-je m'en lasser ?

Sa main se pose sur ma joue avant de se poser sur ma nuque avant de finalement s'écarter quelques secondes plus tard.

— Je vais avoir un jour de pose, lâche-t-il tout d'un coup.

Je fronce les sourcils avant de demander d'une voix qui, à mon tour, est légèrement rocailleuse.

— Comment ça ?

Il racle sa gorge avant de me répondre enfin.

— Je vais me prendre un jour de vacances. J'ai besoin de sortir de cette prison au moins un jour.

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