Red Code

CHAPITRE 27

 Il m'a embrassé une deuxième fois, toujours aussi délicatement et je ne peux m'empêcher de remarquer que c'est exactement ce que je voulais. Ce que j'attendais depuis longtemps aussi. C'est une sensation et sentiment encore inconnu pour moi, mais je dois admettre que c'est agréable.

Néanmoins, était-ce une bonne idée ? Au vu du contexte actuel, est-ce une bonne idée de se mettre à apprécier mon surveillant ? Ne dois-je pas plutôt me concentrer sur mon objectif ?

Certes, il m'a dit qu'il allait me sortir de là, mais, et si je me mets à reposer toutes mes attentes sur lui et qu'il lui arrive quelque chose comme à Yelena et qu'ils me changent de surveillant à nouveau ?

Je ressens un pincement au cœur rien qu'en me disant que ce n'était pas une bonne idée. Une sensation aussi plaisante ne devrait pas être une erreur, une mauvaise idée.

Quoi qu'il en soit, j'ai l'impression que son comportement a changé. Il parle beaucoup plus ce matin. Il sourit encore plus aussi. Il adore aussi plaisanter avec moi, comme si cela faisait des années et des années que nous nous connaissions et que nous nous supportons en quelque sorte.

Néanmoins, le pincement en cœur que je ressens ne veut pas partir. Il est encré en moi, se transformant en boule au ventre, me procurant un sentiment d'anxiété en continu. Je crains que cette période magnifique entre lui ne prenne fin, car c'est trop beau, c'est trop paisible pour que ça n'est pas de fin.

Ce fichu dicton "toutes les bonnes choses ont une fin", j'aurais aimé ne pas le connaitre. Peut-être qu'il m'aurait permis d'apprécier un peu plus le moment.

— Tu ne manges pas ? Me demande-t-il, me réveillant ainsi de mes pensées pessimistes.

Il croque dans son sandwich aux œufs, ayant presque fini son diner. Le mien est encore posé devant moi. Je n'ai touché à rien pour le moment, étant trop occupée par mon cerveau. Pourtant, tout m'a l'air bien délicieux. J'ai, tout comme lui, un sandwich aux œufs durs et une salade. Cependant, l'appétit me manque. Ce mauvais pressentiment me consume, me stresse, m'empêche de penser à autre chose.

Justin se lève une fois qu'il ait terminé son sandwich pour s'asseoir à côté de moi sur le lit en posant le plateau sur ses genoux.

— Ça ne va pas ? m'interroge-t-il avec un regard inquiet sur son visage. Est-ce parce que je t'ai embrassé hier ?

Je secoue immédiatement la tête, ne voulant pas qu'il se sente responsable de quoi que ce soit. Ce n'est pas sa faute. J'ai tout aussi eu envie de l'embrasser hier.

— D'accord, répond-il, d'un air soulagé. Alors, tu veux bien me faire part de ce qui t'inquiète comme ça ?

Je sais très bien que si je lui en parle, il me dira de ne pas m'inquiéter, que tout va bien se passer, pourtant, je décide de lui faire confiance et de lui confier.

— Il va se passer quelque chose de mauvais, je le sens. Et s'il t'arrive les mêmes choses qui sont arrivées à Yelena ?

Il me regarde pendant quelques secondes, sûrement pour analyser ce que je viens de lui dire avant de soupirer.

— Je ne peux pas te promettre que ça n'arrivera pas. En tout cas, une chose est sûre, c'est que je ne mourrai pas. Et si on m'emmène, je ferai toujours en sorte de te retrouver.

Voilà pourquoi je ne voulais pas lui faire part de mes inquiétudes. Je ne voulais me sentir rassurée. Je ne veux pas oublier ce mauvais pressentiment. Il faut que nous restions sur nos gardes, car tout peut arriver.

Pourtant, il réussit à trouver les mots juste, aidant un petit peu mon cerveau à s'apaiser.

Je commence alors à prendre la fourchette qui se trouve sur le plateau et, c'est à ce moment-là que quelqu'un toque à la porte. Justin se lève immédiatement après avoir posé son plateau par terre. Mais, la porte s'ouvre avant qu'il ne le fasse.