CHAPITRE IX

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r o s e


—    Voilà, j'ai terminé !

J'ouvre lentement les yeux et découvre le maquillage qui habille la peau de mon visage. Le fard ambré sur mes paupières s'harmonise parfaitement avec mon teint pâle, ainsi que le trait de liner qui étire mon regard et qui lui donne une certaine profondeur en contrastant avec mes iris clairs. Mes lèvres, elles, sont recouvertes d'un joli gloss rouge cerise.

—    Merci, Chavy, la remercié-je. C'est vraiment beau.

Elle sourit tout en brossant une dernière fois mes cheveux maintenant lisse.

—    Tu es sûr de ne pas vouloir de boucle ? insiste-t-elle, une énième fois de plus. Tes ondulations naturelles étaient parfaites, je t'assure.

J'arbore une grimace de dégoût en secouant la tête pour refuser. L'intérêt qu'elle porte à mes boucles me trouble, personne n'avait jamais trouver ça beau, et j'ai fini par y croire. Chavy m'assure pourtant qu'elles sont parfaites mais c'est ancré au fond de moi, ses mots ne font pas le poids face à leurs moqueries.

—    Je les préfère comme ça, c'est plus joli je trouve.

—    Bon comme tu voudras, abdique-t-elle déçue, alors qu'elle s'éloigne vers ma penderie.

Mes mains touchent délicatement mes cheveux alors que je m'observe à travers le miroir, je me demande où est-ce qu'il compte m'amener. Je pivote vers elle dans l'espoir qu'elle puisse répondre à mes questions. Après son appel avec William, Arès est sorti en compagnie de Ryan sans nous dire quoi que ce soit, enfin à moi, et quelques heures plus tard Chavy a reçu un message de sa part demandant de m'aider à me préparer et qu'il viendra me chercher à dix-neuf heures.

Les pulsations de mon cœur s'affolent à l'idée qu'il puisse me ramener là bas. Cette demi-journée m'a fait vivre comme je l'ai toujours rêvé, et je refuse de renoncer à cette vie pleine de quiétude pour retourner au sein de mes cauchemars les plus sinistres. Parce qu'en fin de compte, j'ai trouvé un certain réconfort dans ce mariage. Mais la question qui me tourmente l'esprit, c'est de savoir où il m'emmène.

—    Dis-moi, Chavy. Est-ce que tu sais pourquoi A...Arès demande ma présence ? demandé-je en lissant les plis de ma robe.

—    Mh, je suis pas sûr, mais je pense qu'il a reçu l'appel d'un collaborateur de ton père pour un contrat. Et si je me souviens de ce que m'a dit Arès, votre contrat de mariage oblige ta présence lors des rendez-vous avec le collaborateur en question.

Un soupir de soulagement s'échappe d'entre mes lèvres alors que je l'observe fouiller dans ma garde-robe où elle finit par dénicher une boite qui m'est familière.

—    Je peux ?

J'acquiesce en m'approchant, un sourire nostalgique aux lèvres, je pensais que cette boîte avait brûlé avec le reste de mes affaires. Le carton ouvert, Chavy, du bout des doigts, saisit l'une des paires de converse rouge pourpre que m'avait offerte ma mère.

—    Oh, elles sont jolies tes chaussures. Je savais pas que c'était ton style.

—    Ça l'est mais je n'avais pas le droit de porter ce genre de chose, sauf qu'à une époque je ne respectais aucune règle, avoué-je en me rappelant l'année de mes seize ans.

J'ignore encore les raisons qui m'ont poussé à me comporter de manière impulsive et agressive avec tous ceux qui m'entouraient mais une chose est sûre, le trop-plein de colère que j'avais cumulé a explosé tout d'un coup.

J'étais une bombe à retardement.

—    J'ai du mal à t'imaginer comme une rebelle, se moque Chavy en remplaçant la converse à l'intérieur du carton.

ROSE | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant