ROSE | 1 & 2

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐗𝐈𝐕

𝚁𝙾𝚂𝙴

Arès m'ouvre galantement la portière avant de me tendre sa main afin de m'aider à m'extirper de la voiture. La traîne de ma robe de soirée tombe contre le gravier quelque peu humide.

J'ajuste la fine bretelle sur mon épaule, dos au grand casino dont les réverbères illuminent les rues voisines et jusqu'à dans un rayon de mille mètres. Les mains dans les poches, et la posture nonchalante, les billes sombres de mon mari me lorgnent avec attention alors que je place l'une de mes boucles derrière mon oreille.

Mon bras glisse autour du sien, puis nous nous engageons vers le tapis rouge dressé devant l'entrée du casino. Une nuance ocre éclaire les murs blancs tandis que les lettres capitales qui inscrivent le nom de l'endroit scintillent d'une couleur semblable au safran avec un contour lumineux tirant sur des tons polaires.

Deux agents de sécurité contrôlent l'entrée du casino de fortune d'un regard perçant qui dissuaderait n'importe quelle personne sensée à y entrer avec de mauvaises intentions.

Après avoir passé les portiques, nous parvenons dans un long couloir. Le carrelage écru reflète les lumières des lustres fastueux qui pendent au plafond décoré de moulures. Muette, je me tiens toujours à Arès. Lui, s'occupe de nous guider jusqu'à la grande salle de jeu.

Au bout du corridor, il ouvre une porte qui nous conduit à un immense espace où les addictes des jeux d'argents s'extasient. J'admire le lieu, hypnotisée par toutes ses machines de jeux mais aussi par ses longues tables entourées de joueurs et de simples spectateurs.

- Tu veux voir une machine de jeu ou un jeu en particulier ? demande Arès en me voyant admirative.

Je réfléchis durant un instant avant de secouer la tête.

- Non, pas vraiment.

Même si le premier objectif de notre venue ici est pour sa mission, j'apprécie l'attention qu'il porte à mon intérêt pour le casino. Il me fait passer avant ses obligations, pour la première fois.

D'après ce qu'il m'a raconté, il doit trouver sa cible ce soir dans ce casino mais seulement pour la surveiller. Arès n'a pas l'intention de tuer qui que ce soit ce soir.

Même si la seule pensée de le voir commettre un meurte m'horripile, je dois avouer que je passe ses défauts sous la trappe sans même le vouloir.

Et Arès aura beau perpétuer n'importe quel crime, mon cœur lui graciera son péché, peu importe la gravité de ses actes monstrueux. La peur de perdre son intérêt pour ma personne me fait tressaillir d'angoisse. Il est devenu une personne importante dans ma vie, une personne sans laquelle je ne peux vivre.

Mais une incertitude réside au fond de mon cœur ; suis-je capable de tout lui pardonner ?

- On joue au poker, ça te dit ? demande sa voix grave.

Je relève les yeux vers lui et remarque que ses yeux sont déjà posés sur moi, attendant une réponse.

- Je ne sais pas jouer au poker.

- C'est pas grave, tu me regarderas jouer et tu pourras apprendre en même temps.

J'acquiesce alors qu'il saisit ma main et m'emmène jusqu'à une table déjà pleine de joueurs. Arès s'assoit sur la dernière chaise libre. Curieuse d'en savoir plus sur ce jeu, je lorgne chaque joueur mais c'est la seule femme de cette table qui attise mon attention. Ses cheveux blonds lui retombent en cascade sur ses épaules, et quelques mèches sur son visage qu'elle tente désespérément de repousser avec sa main manucurée mais en vain.