𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 | 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐈𝐈

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𝙰𝚁𝙴̀𝚂

Je n'ai jamais autant appuyé sur l'accélérateur que lorsque j'ai reçu son message.

Sa mère et sa soeur lui ont rendu visite à l'improviste sans même m'en faire part, putain ! Et je suis certain qu'elles ont reçu l'adresse par le biais de mon géniteur.

Pendant un instant, je pensais la retrouver défigurée par les potentiels coups qu'aurait pu lui asséner sa sœur avant de supprimer l'image de son visage balafré de mon esprit. Après les menaces que m'a proféré sa génitrice lors de notre mariage, je doute qu'elle puisse laisser sa fille frapper son enfant adoré.

« Ose faire du mal ou toucher à un cheveux de ma fille, et je te jure que je te brûlerai vivant. C'est clair ? »

Mais dois-je la croire sur parole ? Ses agissements et ses mots sont aux antipodes.

Et par-dessus tout, Rose croit dur comme fer qu'elle se fait détestée par cette dernière, alors je préfère me méfier.

Cependant, arrivé sur la minuscule allée de notre maison, une scène à laquelle je ne m'attendais pas se déroulait sous mes yeux.

Rose assise à genou contre l'asphalte humide et sa robe blanche devenue translucide à cause de l'averse qui s'était mélangée à ses larmes. Sa fragilité me désarçonne. Elle devrait arrêter de pleurer pour des mots qu'elle entend depuis son enfance, mais ce n'est pas son cas. Rose ne supporte et ne supportera jamais la rancœur que lui voue sa famille.

Seulement, je pensais que ses perles salées ruisselaient sur son doux visage à cause de ça. J'avais tort.

Alexander Richardson.

Après avoir soigné ses genoux et les paumes de ses mains, j'ai reçu un message de mon père.

Le message contenait l'invitation au mariage de ce qui sert de soeur à ma femme avec cet homme.

Je ne suis pas stupide. J'ai bien compris qu'elle était amoureuse de lui au vu de ses réactions démesurées.

Ses goûts sont pitoyables, je ne comprends pas ce qu'elle lui trouve. Je suis mieux que ce blondinet.

Il ne l'a pas menacé avec une arme lui, pensé-je.

Je lève les yeux au ciel à cette pensée avant de lâcher mon téléphone contre mon torse. Ça me fatigue. Si en plus des missions que m'impose mon paternel, je dois m'occuper d'une gamine au cœur brisé qui se laisse mourir à chaque fois qu'un événement la contrarie, je suis foutu.

Pourtant, malgré mes protestations et mes envies de l'ignorer, l'incapacité qui fait de moi un être irrationnel me supplie, m'implore, me prie de toujours m'occuper de cette rose aux épines tranchantes.

Jamais, je n'avais cédé.

L'adrénaline qui s'épanche dans mes veines lorsque je suis en sa compagnie ou lorsque je croise ses iris verts me donne l'impression de vivre.

Non pas survivre.

Vivre.

Avec elle, j'existe.

Ses effets sont immédiats mais éphémères. Si seulement je pouvais la posséder toute entière.

C'est ce que je désire de plus fort, de plus extrême.

Même si elle me hais à en mourir, je ferais en sorte que mon nom résonne dans son esprit au point où il deviendra synonyme d'obsession.

Au point où elle en oubliera cet homme.

Je ne demande rien de plus.

J'ai ce besoin de m'émanciper de cette attirance morbide. Il suffit que je la possède — rien qu'une fois — et je me lasserai d'elle pour le restant de ma vie.

ROSE | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant