ROSE | 1 & 2

𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 | 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈

𝙰 𝚁 𝙴̀ 𝚂

Je me réveille en sursaut, la respiration lourde et les tempes pleines de sueur.

Encore ce putain de cauchemar.

Je ferme les yeux et laisse ma tête tomber de nouveau contre mon oreiller dans l'espoir d'atténuer la fatigue que le sommeil n'a pas réussi à estomper.

Dormir devient infernal.

Je ne peux fermer un œil sans qu'un vieux souvenir ne vienne hanter mon esprit. C'est pour cette raison que je dors peu et que mes insomnies se répètent.

Seules sont les fois où je me sens épuisé jusqu'à l'os ou lorsque j'ingurgite une quantité importante d'alcool, que j'autorise mon corps à sombrer dans un sommeil profond.

Comme la nuit dernière...

A chaque fin de mission s'est imposé une habitude déroutante : boire jusqu'à ce que j'en oublie les meurtres que j'ai commis.

Mais hier soir, en plus de mes meurtres, l'annonce de mon géniteur a eu l'effet d'une bombe.

Un soupir m'échappe.

Les effets de l'alcool à peine estompée que j'y repense, et j'aimerais me plonger de nouveau dans cet état second. Mais ce soir je dois me rendre à un gala organisé par la famille Adams.  

Alors, contre mon gré, je dois oublier.

Mon téléphone sonne et m'arrache à mes réflexions. Sur l'écran s'affiche le nom de Ryan.

—    Qu'est-ce que tu veux ? je demande dès lors que je décroche.

—    Oui ça va super, merci de demander, Arès. Sinon, je suis devant ta porte, tu peux venir m'ouvrir s'il te plaît ?

Je me redresse en passant une main dans mes cheveux.

—    T'as les clés, rappelé-je.

—    Je les ai oubliées en fait.

Mes pieds chaussent les pantoufles qui reposent sous le lit tandis que je me lève pour rejoindre la salle de bain.

—    Ok, mais quand j'aurais fini ma douche.

—    Quoi ? Mais...

Je raccroche sans lui laisser la possibilité de terminer sa phrase avant de balancer l'objet sur mon lit, et de m'engouffrer dans la salle de bain.

❈

—    Putain mais t'as mis toute ta vie, pire qu'une femme, râle le blond.

—    Continue à me casser les couilles et je te mets dehors.

La porte claque derrière lui lorsqu'il rentre totalement dans le hall d'entrée. Je le laisse et je rejoins le salon où mon corps s'écroule sur mon nouveau canapé. Ryan me rejoint, puis il allume la télé qui rediffuse un match de football américain.

Quant à moi, j'allume une cigarette et inhale la première bouffée toxique.

Avec un bavard comme Ryan, mon souhait de rester muet pendant les trois premières heures qui succèdent mon réveil tombe à l'eau.

—    Ça te fait pas bizarre de te dire que tu vas te marier ? demande-t-il en baissant le son de la télévision.

Je hausse les épaules.

—    Ça me saoule juste.

—    Ton père t'a pas laissé un deuxième choix ? En plus je crois qu'elle n'est même pas à ton style, elle est blonde.