ROSE | 1 & 2

𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐈𝐈 | 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐕

NDA : Ce chapitre contient des scènes inédites des chapitres 33 et 37. Bonne lecture... <3

𝙰𝚁𝙴̀𝚂

Ma tête repose sur les cuisses de maman tandis qu'elle caresse avec toute sa douceur mes cheveux et qu'elle fredonne la mélodie de l'une de ses chansons préférées.

Le regard rivé sur l'écran de la télévision qui diffuse mon animé préféré ; Dragon ball Z, je profite de cet instant de calme. Papa m'entraine à devenir plus fort depuis un an, et souvent je reviens avec des courbatures et d'énormes bleus. En plus de me faire manger des aliments contre mon gré pour que mon corps puisse suivre l'évolution de mes muscles qui s'agrandissent précocement.

Et malgré l'interdiction formelle d'approcher maman, il m'arrive très souvent de la transgresser. On a réussi à trouver une faille dans le système infaillible de papa. Dès qu'il sort pour se rendre à l'un de ses rendez-vous, on se retrouve dans l'arrière maison où l'on vivait avant que papa ne commence à avoir beaucoup d'argent.

— Dis, Kai, tu ne voudrais pas aller t'amuser au lieu de rester allongé à regarder ton dessin animé ?

Je secoue la tête.

— J'ai trop mal aux jambes, et papa... m'a frappé au dos trop fort tout à l'heure. Fin, ce que je veux dire c'est que je suis fatigué, maman.

Face à ma réponse, ses doigts saisissent mon menton afin d'attirer mon attention vers ses yeux d'un noir profond dont j'ai hérité.

— Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Allez, lève toi et montre moi.

Ses mains m'invitent à me redresser mais j'écrase de toutes mes forces mon corps contre le sien pour ne pas me relever. Seulement, alors qu'elle se débat presque avec moi, maman appuie sur un point douloureux.

— Aïe ! m'écrié-je sans réfléchir.

— Désolée, 亲爱的. ( mon amour ) Mais s'il te plaît, lève toi, me supplie-t-elle.

Son ton peuplé d'affliction m'incite à me redresser.

Dos à elle, ses doigts effleure ma peau rugueuse lorsqu'elle soulève mon t-shirt. Un cri lui échappe, et je sens ses membres trembler alors qu'elle survole mes blessures encore ensanglantées.

— J'ai l'habitude tu sais, ça ne fait plus aussi mal qu'avant, essayé-je de la rassurer.

— Je suis tellement désolée..., si seulement je pouvais faire quelque chose, dit-elle entre deux sanglots.

Mes dents s'enfoncent dans ma lippe tandis que des larmes bordent la muqueuse de mes yeux.

— Je suis une mère pitoyable..., murmure-t-elle, pensant que je ne l'entendait pas.

Désolé d'être un fardeau, maman, ai-je envie de lui dire.

Je baisse mon t-shirt avant de me retourner vers elle accompagné d'un sourire.

— Ne t'inquiète pas, Maman, regarde je vais bien, dis-je en pointant du doigt mon sourire.

Tant que je souris, ça devrait aller, non ?

Les perles salées qui envahissent sa vue s'écoulent malgré elle sur ses joues rosées. Du revers de sa main, maman les essuie aussitôt avant de me prendre dans ses bras.

— Ce n'est pas à toi de me réconforter, Kai, souffle-t-elle, en retenant un sanglot.

Lorsqu'elle s'écarte, elle m'adresse un sourire.