𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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PRÉ-NDA : Le chapitre fait 1960 mots, il est court je le sais mais c'est fait exprès. Et surtout lisez la NDA de fin s'il vous plaît c'est important.



𝚁𝙾𝚂𝙴


La tête posée contre la vitre de la voiture, mes yeux observent le paysage défiler sous une pluie torrentielle depuis une vingtaine de minutes. Je m'enfonce dans un mutisme extrême, réfléchissant à mes actes contrôlés par ma ire.

La haine qui m'enflammait le cœur jusqu'à présent s'est éteinte et laisse derrière elle un vide inconsolable. J'étais persuadée que me venger réduirait mon chagrin jusqu'à le faire disparaître. Malheureusement, mes prédictions s'avèrent faussées. Chaque seconde qui s'écoule démultiplie l'algie qui me lacère l'âme et le cœur à m'en tordre de douleur. Je ne ressens que ça. Le poids des larmes que je refuse de laisser ruisseler sur mes joues.

Enfin, se sont mes larmes qui déclinent l'offre.

Pleurer me ferait du bien, j'aurais évacué une partie de mes peines mais j'en suis incapable. Anesthésiée de tout autre émotion, je n'entends que mes pensées les plus noires. Et telle une mélodie inoubliable qui se rejoue encore et encore, mes ongles s'ancrent dans mon épiderme. C'est le seul remède que je connais ; me faire mal pour penser à autre que mes blessures de l'âme.

Contrairement aux plaies physiques, celles qui écorchent l'âme ne se guérissent jamais. Elles s'atténuent seulement avec le temps, ou plutôt on s'habitue à vivre avec au point où l'affliction devient un sixième membre à part entière de notre corps.

Elles sont irréversibles.

Toutefois, je mentirais si je disais que voir ma famille le visage déformer par la colère et la mélancolie ne m'a pas apaisé, même si cette satisfaction n'a duré que quelques minutes.

Mon regard dévie vers le mercenaire au volant. Il s'est abstenu de parler tout au long de notre excursion chez les Adams et maintenant sur le trajet du retour vers la maison. C'est en partie grâce à lui si j'ai pu m'exprimer librement, je dois l'admettre. Mais ça ne veut pas dire que je lui pardonne pour autant, c'était le strict minimum qu'il pouvait faire.

Après tout, il a tué mon père.

Me protéger n'est pas suffisant pour accorder à son âme damnée une rédemption.

Lors de nos vœux de mariage, le prêtre nous a fait promettre de nous entraider dans le meilleur comme dans le pire. Mais si le pire c'était lui ? Est-ce que cette promesse compte toujours ?

Et puis notre mariage n'a jamais été réel.

Ce n'est qu'un bout de papier que nous avons signé afin de favoriser une alliance entre nos familles. Malgré les semaines passées ensemble, l'amour qui a fleuri dans mon cœur fane un peu plus au fil des souvenirs qui jaillissent pour me remémorer le coup fatal qu'il a administré à Nate. Cette détonation hante mon esprit.

Les bruits agaçants du moteur s'arrêtent soudainement. Extirpée de mes pensées ravageuses, je remarque que nous sommes arrivés à destination. Sans perdre une seconde, ma main saisit la poignée de la porte que j'ouvre, avant de me précipiter vers l'entrée de la maison, fuyant la pluie qui s'abat sur nous.

Je n'ai aucune envie de lui parler. L'aversion que j'éprouve lorsque je croise ses iris accroît ma colère et j'ai tout sauf envie de me disputer avec lui même s'il mériterait que je déverse toute ma rancune sur lui. Alors d'un pas décidé, je monte rejoindre ma chambre pour m'enfermer à l'intérieur pour une durée indéterminée.

Retour à la case départ.

C'est effrayant de voir notre relation s'effriter au point de ne plus être qu'un malheureux souvenir d'une époque révolue. Et moi qui pensait que j'avais enfin trouvé le bonheur... Je m'étais trompée.

ROSE | 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant