Liens

PROLOGUE

KAREN

Je suis comme d'habitude dans mon lit, un bouquin dans les mains. Je sirote un thé glacé trop sucré en me demandant pourquoi a t-il fallu que Christian soit le père d'Hardin. Non que je sois facilement captivée par un livre, mais quand j'en ai un bon comme celui-ci dans les mains, toutes mes émotions y passent.

Je ne suis pas non plus le genre de personne à pleurer devant une comédie romantique, à engloutir un pot de glace géant lors d'une rupture ou à se faire pipi dessus devant un film d'horreur, mais les livres sont pour moi les seules choses à travers lesquels je me sente libre de faire passer mes émotions, quelles qu'elles soient. Il m'est déjà arrivé de balancer un bouquin de l'autre côté d'une pièce - cognant mon frère au passage - ou même de danser sur mon lit quand une histoire se terminait bien. Pourtant, les mots "froide" ou "sarcastique" sont ceux les plus utilisés pour me décrire selon ma meilleure amie. Ça ne me fait rien, je n'en espérais pas tant de toute façon.

C'est alors que je prends conscience que je suis en train de taper nerveusement mon verre sur mon chevet, que mon téléphone sonne, si fort qu'il me fait sursauter, Merde j'ai encore oublié de baisser le son de ma sonnerie ! :

- Allô Alexia ?!

Je sais que c'est elle.

- Bah alors Karen, quel accueil !

Alexia, aussi adorable qu'exaspérante.

- Comment devrais-je répondre à ton avis puisque tu viens de me couper dans After ?

- Oh non, ça revient au même que si j'avais tué quelqu'un !

- Ouais ouais c'est ça, fou toi de moi ! Bref, tu veux quoi ?

- Arrête de lever les yeux au ciel !

- Je ne lève pas...

Je me stoppe, parce qu'en effet, c'est exactement ce que suis en train de faire.

- Bref, tu veux quoi ? je répète.

- Mais je ne veux rien voyons ! Je veux juste savoir comment va ma meilleure amie après deux longues semaines passées sans moi !

- Ha ha, figure toi que je me porte très bien.

- Hum, j'en doute, je sais très bien que je suis l'halo de lumière qui éclaire ta journée.

- Bien sûr, bien sûr, je dis ironiquement.

- Voilà ! elle fait semblant de ne pas avoir compris mon ton ironique. Bon je te laisse, on se voit demain.

- Ok, à demain.

Alexia, la seule personne que je connaisse capable de passer un appel sans aucun but précis. C'est ma meilleure amie depuis plusieurs années déjà et c'est aussi une boule d'énergie qui ne cesse d'exploser, autant dire que nous sommes très différentes. Pourtant je l'adore, l'expression "les contraires s'attirent" ne peut être que véridique. Sa spontanéité lui permet d'être la personne la plus franche et la plus honnête que je connaisse, et je l'aime d'autant plus pour ça.

C'est actuellement mon dernier jour de liberté avant la reprise des cours en cette nouvelle année. Argh ! J'aurai bien évidemment préféré pouvoir continuer à glander en lisant ou en regardant la télé. C'est beaucoup plus captivant pour moi que d'aller en cours. Non que je sois une écervelée dont la moyenne tourne autour de 3, je suis plutôt douée à l'école, mais je trouve tout simplement le lycée plus qu'ennuyant. Mais bon... tout le monde partage cet avis vous me direz.

Les vacances de Noël se sont bien passées mis-à-part quelques conflits familiaux auxquels on ne peut échapper. Alexia était partie avec sa famille dans les îles, j'ai donc été obligé de passer mon nouvel an en solitaire, ce qui ne m'a pas dérangé plus que ça puisque ça m'a permis de finir le dernier tome d'un bouquin dont la taille m'exaspérait.

« Karen ! Descend tout de suite et va dormir, tu as école demain je te signale ! » gronde ma mère.

Je regarde l'heure, vingt trois heures ! AIE ! Je n'ai vraiment pas vu le temps passer et je ne tiens pas à ressembler à un zombie demain au réveil. Je vais directement me coucher en espérant que demain puisse être une bonne journée. Mais je n'y compte pas trop, le seul fait d'aller au lycée la ternit.

______________________________________________________________________

Voilà ! En espérant que vous avez aimé ce début. Merci d'avance pour tous ceux qui vont lire cette histoire 😘.