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Chapitre 34 | Sentiments inconnus.

23 Mars 2022,
San Diego.

Appartement de Lily.

Lily

Le silence de plomb qui englobe mon salon est lourd, très lourd.
Suffoquant.

Personne ne parle, personne ne réagit.

Le seul son que l'on puisse distingue est le bruit des aiguilles de mon horloge murale qui m'insupporte.

Je ne sais même pas par où commencer tant les mots me manquent, tant j'ai l'impression que tout ceci n'est qu'une vaste plaisanterie.

Est-ce qu'il me ment ?
Et puis, pourquoi maintenant ?

Nous nous étions toujours dit que la communication était la clé d'une relation, alors pourquoi n'avons-nous pas communiqué.

Enfaite je retire ce que j'ai dit, j'ai essayé, mais lui a refusé.

Enfin, l'autre a refusé.

J'ai mal au cœur.
J'ai mal de savoir qu'il pense réellement que j'aurais foutu sa carrière en l'air, j'ai mal de me dire qu'il pense que je suis une personne vicieuse et avare.

Et... Toxique ?

Je ne me considère pas comme la meilleure petite amie du monde, enfin la petite amie de l'époque, mais de là à croire et boire les paroles d'Isaac, je n'accepte pas et je n'accepterai jamais.

Comment Adrian a-t-il pu être aussi aveuglé ?
Adrian a donc préféré croire cette personne plutôt que moi... Mais pourquoi ?

La question est donc : m'a-t-il vraiment aimé comme il me le répétait si bien ?
Pour moi la réponse est non.
Non, tu ne peux pas prétendre aimé sincèrement une personne si une partie de toi pense que cette même personne te trahis.

Non, non, non, non et non.

Mais est-ce que ce n'est pas exactement ce que j'ai fait, moi aussi, d'un côté ?
Peut-être bien que oui, finalement.

Je ne cesse de me remettre en question, sans arrêt et ça depuis toujours.

Je suis dépassée par la situation.
Submergée.

Et surtout, je suis complètement perdue, je ne comprends absolument rien.
C'est évident que jamais je n'aurais fait ça, jamais. C'est une évidence, enfin pour moi pas pour lui, il faut croire.

Toujours dubitative, je scrute l'entièreté de la pièce.

Lenny s'appuie contre la fenêtre, les bras croisés, il a un teint terriblement blafard et les yeux rivés sur le sol.
Adrian, lui, est positionné sur l'autre extrémité du canapé, à l'opposé de moi, les coudes sur ses genoux et les mains jointes.
Il a l'air... Perplexe ?

Enfaite, je ne saurais décrire réellement.

Dites-moi qu'il me croit, dites-moi que tout ceci n'est qu'une plaisanterie.
J'ai beau essayer de comprendre je n'y arrive pas, il manque des pièces, tout ceci est illogique.

Je n'ai absolument pas connaissance des fameux fichiers qui étaient soi-disant sur mon ordinateur.

Et finalement, même si ça me paraissait impensable il y a quelques mois de ça, je ne vois pas pourquoi Adrian irait raconter des absurdités après tout ce temps.

Mais d'un autre côté... L'épisode de Joyce me reste toujours en travers de la gorge, il n'a pas réagi, il n'a pas bougé, il était consentant...
Et ça, c'est rédhibitoire.