À l'arrière du véhicule de police, le silence règne, seulement interrompu par le ronronnement du moteur et les bruits sourds de la ville nocturne. Les lumières des réverbères défilent, projetant des ombres mouvantes à travers les vitres grillagées. Je suis perdu dans mes pensées, tentant de comprendre comment nous en sommes arrivés là.
— Vous auriez pu faire l'effort de mettre des sièges plus confortables, râle Dante, visiblement agacé.
Je tourne les yeux vers lui, remarquant l'inconfort palpable dans sa posture.
— La pianti, Castelli, rétorque le policier sur le siège passager sans même se retourner.
— Vous n'avez que ce mot à la bouche, grommelle Dante, fixant les barres de séparation avec défi.
Le policier, un homme trapu aux yeux noisette, se tourne dans notre direction, son regard dur se posant sur Dante.
— Continue et on t'enferme 72 heures, répond finalement en français un des policiers.
— Vous n'avez rien contre moi, réplique Dante, mais je discerne une pointe de doute dans sa voix.
Je soupire longuement, sentant l'inquiétude s'installer davantage.
— Ce n'était pas nécessaire de m'embarquer, dis-je en fixant l'agent.
— Tu étais avec lui quand nous sommes entrés, tu repars avec lui, répond-il d'un ton tranchant, comme si la simple association suffisait à justifier mon arrestation.
Nous arrivons au poste de police, un bâtiment austère éclairé par des néons blafards. À l'intérieur, l'atmosphère est froide et impersonnelle, les murs nus résonnant du bruit des téléphones et des pas pressés. On m'installe dans une cellule étroite et sombre, tandis que Dante est emmené ailleurs.
La cellule sent le renfermé, l'humidité imprégnant les murs de béton. Il n'y a strictement rien à part un lit métallique et une minuscule fenêtre qui laisse filtrer une lumière blafarde. Je m'approche des barreaux, appelant un des agents.
— Hey ! Y a moyen d'avoir un verre d'eau ?
Une agente discute en italien avec un collègue, son visage durci par des années de service. Elle se tourne vers moi avec un air de lassitude.
— S'il vous plaît, insisté-je.
Elle lève les yeux au ciel, se dirige vers une petite fontaine et revient un instant plus tard avec un gobelet.
— Cosa Vuoi? (
— Un bicchiere d'acqua. (Un verre d'eau)
Elle me tend le gobelet avec un air de dédain.
— È l'unico che avrai ,me prévient-elle avant de repartir.
Je tourne en rond dans ma cellule, chaque minute s'écoulant avec une lenteur exaspérante. L'attente est interminable, et mes pensées tournent en boucle. Une heure plus tard, je vois Dante réapparaître, son visage fermé et fatigué. On l'enferme dans la cellule à côté de la mienne avant qu'un autre agent n'ouvre ma porte et me fasse signe de sortir.
Je suis l'agent à travers un dédale de couloirs jusqu'à une petite pièce. Les murs sont tapissés de notes et de photos, dont une de son malinois, OPEX, attaché à un harnais. L'agent s'installe devant un ordinateur et commence à taper.
— Nom, prénom, âge.
— Evelyne Leroy, 18 ans, dis-je en sentant ma voix trembler légèrement.
— Qu'est-ce que tu faisais à cette soirée ?
Je sens la pression monter. Chaque mot que je prononce pourrait aggraver notre situation.
— Dante est le cousin de ma demi-sœur.
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Dis-moi que tu m'aimes [ TERMINÉ ]
RomanceQuitter Paris pour vivre à Sorrento ? Une folie... ou une nouvelle vie. Lorsque son père décide de refaire sa vie en Italie, Eve est contrainte de le suivre à Sorrento, loin de tout ce qu'elle connaît. Fille unique, elle se retrouve soudain à partag...