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chapitre un : besoin de repos

 « Le concert de Rafaela Alzate à Bogotá dans quelques jours est-il menacé par le cartel de Medellín ?

C'était en tout cas ce que laissaient présager les autorités après un énième règlement de compte entre des membres de cartel ennemis. Pour la troisième fois en un mois quatre morts sont à déplorer dans les rues de la capitale. Sur les réseaux sociaux, en plus des vidéos de la fusillade, un message a été posté. « Personne ne veut de Rafaela ici ».

Ce message fait écho au concert de la jeune chanteuse de vingt ans qui devrait avoir lieu dans trois jours. Cette menace pourrait avoir un lien avec la prise de position de la chanteuse et actrice de telenovelas pour sa prise de position contre l'implication du Cartel de Medellín dans l'administration de sa ville natale.

Depuis, une ombre plane au dessus de la jeune femme qui pourrait être prise pour cible. La chanteuse et son équipe n'ont pour l'instant pas encore réagit. Mais selon une source très proche, elle ne serait en rien effrayée et ne compterait pas annuler la dernière date de sa tournée.

En effet, après une tournée dans toute l'Amérique latine, il ne lui reste que trois dates avant des vacances qu'elle attendrait de pied ferme. Ce serait le moment pour elle de se lancer dans son prochain album et se reposer comme l'avait indiqué sa mère dans un live Instagram la semaine passée. »

— Arrête de lire tout ça, lança Maxwell en m'arrachant mon téléphone des mains.

J'eus un instant de questionnement, alors après une semaine et demi de silence, mon nouvel ex me prenait mon téléphone comme un père ? Il se prenait pour qui ce connard ?

J'étais tranquillement installée dans le salon de l'appartement que j'avais loué avec quelques membres de mon équipe pour la durée de mon séjour à Cali. C'était la troisième ville la plus peuplée du pays après Bogotá et Medellín.

Je faisais deux dates ici, avec une journée off entre les deux avant de retourner à Bogotá. C'était officiellement là-bas que je vivais, mais je devais reconnaître que j'avais dû y passer deux mois consécutifs durant l'année qui venait de passer. En même temps, j'avais beaucoup de choses à gérer.

Maxwell était assis sur le canapé à côté de moi à présent et je me demandais bien pourquoi il était là. Une semaine et demie nous séparait de notre dernière conversation ou de notre dernier baiser, au choix.

Nous travaillions ensemble et plus le temps passait, plus je me rendais compte que c'était peut-être une connerie de sortir avec son batteur. Ma mère m'avait prévenu vaguement deux ans avant, mais je n'avais pas écouté. J'estimais qu'à dix-huit ans j'étais assez grande pour choisir.

Je devais me rendre compte qu'à vingt ans je prenais conscience qu'un froid entre nous deux causait une ambiance étrange avec tout le monde.

Je regrettais oui. J'avais l'impression d'être une idiote. J'avais voulu n'en faire qu'à ma tête, mais tout compte fait, j'aurais dû écouter les autres.

Il me rendit mon téléphone gentiment. Il souffla longuement. Il donnait l'impression de repousser un évènement. En fait c'était exactement ce qu'il était en train de faire.

— Faut qu'on parle, lâcha-t-il.

Je n'avais pas réellement envie de lui parler. Il n'y avait plus rien à se dire. On avait été au bout de notre relation. Il avait des buts, j'en avais d'autres... Rien de plus.

— Voilà...

Il se gratta la nuque me rendant mal à l'aise. Qu'est-ce qui pouvait être pire que son « je ne t'aime pas », qu'il m'avait balancé en me quittant ?

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant