chapitre douze : toi et moi
— Ça fait mal, dis-je en retirant mon bras.
— Arrête de bouger où je t'attache ! Dit froidement Damon.
J'avais perdu connaissance pendant quelques minutes avant de revenir à moi dans une voiture où tout le monde s'hurlait dessus.
Bonjour la migraine.
On s'était arrêtés dans un hôtel à mi-chemin pour retrouver Damon qui avait l'air atrocement énervé. Je savais d'avance que j'allais passer un mauvais moment, je l'avais lu dans ses yeux.
Il m'avait conduit dans une chambre sans les autres et s'occupait de mon bras. Ce n'était pas très grave, mais à partir de l'instant où j'avais su que j'avais saigné, je me considérais comme mourante.
Je haïssais le sang. Et je devenais réellement une gamine apeurée dans ces instants-ci.
L'hématophobie me pourrissait la vie, je devais le reconnaître. Surtout en période de règles, je passais des instants de solitude comme je n'en souhaitais à personne.
Je serrai les dents en sentant Damon me faire du mal.
Finalement, à lui, je lui souhaitais.
— Je vais perdre mon bras à cause de toi ! Râlai-je.
— Putain, ferme-la ! S'emporta-t-il. Tu veux peut-être que les autres s'en occupent ?
— Pourquoi c'est toi ?
La question avait traversé mes lèvres comme un reproche. Mais je voulais réellement comprendre pourquoi est-ce qu'il était en train de me soigner comme ça.
— Parce que j'ai un diplôme d'infirmier, répondit-il sérieusement.
Je me mis à rire involontairement. Il n'y prêtait même pas attention. Merde est-ce qu'il était sérieux ? Ce type avait réellement un diplôme pour soigner des gens ?
— Ris moins fort, tu bouges trop, lança-t-il.
Rire me faisait oublier que je souffrais et le reste. J'oubliais presque que j'étais dans une chambre d'hôtel au milieu de nulle part avec un mec qui voulait juste m'arracher la gorge pour ne plus jamais m'entendre.
Il termina par mettre un pansement pour protéger les fils qu'il avait fait pour aider ma cicatrisation. On m'avait parlé d'une égratignure, peut-être que c'était légèrement plus que ça. Il appuya fort sur la plaie.
— Espèce de connard, crachai-je.
— Maintenant que ça, c'est fait, lança-t-il en virant les compresses et le désinfectant.
Il attrapa mon cou et me plaqua contre le lit. Ma main rattachée à mon bras non blessé s'enroula autour de son poignet. Il se mit au-dessus de moi et mon corps se mit en alerte.
Il allait faire quoi ? Me violer ? Me frapper ? Hurler ? M'étrangler jusqu'à la mort ?
— Explique-moi ce qu'il s'est passé dans ton putain de crâne pour croire que c'était une bonne idée de les conduire dans une boîte avec des membres de cartel ? S'insurgea-t-il. T'es conne ma parole ?
— Je-
— Quoi ? Tu voulais t'expliquer avec ce bâtard ? Rafaela, il n'en a rien à foutre de ta gueule. Ta seule chance c'est qu'il en a tellement rien à foutre qu'il ne veut même pas te baiser.
— Lâche-moi.
— Qu'une fois que tu auras compris que tu n'es pas au club med.
Il desserra sa main mais la garda autour de mon cou.
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ÁNGEL'S SHADOWS
Ficção GeralRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...