chapitre trente-six : frustration
Le temps était aussi maussade que moi.
Une semaine et demi après cette folle envie de Damon, j'étais de nouveau seule. J'errai dans la maison en espérant le voir le soir suivant, mais ça n'arrivait pas, jamais.
La veille, en réalité je l'avais entendu rentrer, mais il n'était pas seul et je devais bien avouer que les gémissements féminins m'avaient profondément brisé le coeur. Je me haïssais de tout ça. Comment j'avais pu en arriver là ?
Je n'avais aucune idée de qui était cette femme, mais elle devait avoir mal à la gorge à force d'hurler de la sorte. Mais putain pourquoi j'aurais voulu être à sa place ? C'était débile.
J'étais énervée, tellement déçue.
Jalouse.
Putain j'étais jalouse de la femme que mon kidnappeur avait baisé ? Ça n'allait vraiment pas fort moi !
Je me dégoûtais.
J'avais pris tellement de douche pour tenter de faire partir cette impression de saleté qui me collait à la peau, mais toujours rien.
Je m'étouffais dans mes larmes.
Il était dix-sept heures et je n'avais toujours pas grand chose à faire. Je me laissai tomber dans mon lit et je soufflai avant de défaire mon haut de sous-vêtement qui m'oppressait. Je le retirai avant d'attacher mes cheveux en un chignon qui était voué à se défaire.
Je tentai de dormir, mais rapidement je me réveillai toujours aussi paumé.
La porte claqua et je me redressai.
Mes pas me guidèrent vers l'escalier et la porte d'entrée où Damon se trouvait.
— Tu étais où ? Demandai-je directement.
— T'es ma meuf toi maintenant ?
La réponse avait été sèche et atrocement violente à se prendre. Il marcha à côté de moi comme si je n'existais. Je mourais d'envie de lui dire que cette femme, la nuit dernière, avait fait trop de bruit mais...
— Rafaela ! Cria une voix féminine.
Je me retournai pour voir Liz courir vers moi et me serrer contre elle. Dans son étreinte elle était sincère. Elle avait réellement cru que j'étais morte.
— Je suis tellement heureuse de te revoir. Et soulagée de te voir en un seul morceau merde !
Je pouffai de rire c'était vrai qu'avec un type comme Damon être un seul morceau pouvait être rare.
— Comment tu vas ? Demanda-t-elle.
— Fatiguée, lançai-je sans même y réfléchir.
Le rire de Damon résonna.
— Tu peux rire toi ! C'est à cause de toi !
— Évidemment.
Je n'étais pas sûr qu'à trois nous parlions de la même chose. Elle devait sûrement faire référence à cette irrépressible envie qu'il avait de me maltraiter et de vouloir me tuer. Alors que lui comme moi nous parlions des nuisances sonores de la nuit dernière.
Mal à l'aise en présence de Damon, j'entrainais Liz à l'étage. Je souhaitais sincèrement avoir le contrôle sur une chose. Enfin le contrôle j'aurais pu l'avoir la dernière fois quand j'étais au-dessus de lui et que je pouvais le toucher...
Cette pensée intrusive fut rapidement chassée quand je m'assis sur le lit où je dormais, ou plutôt j'essayais.
Elle fit de même en souriant. Elle avait l'air réellement heureuse de me revoir. Est-ce que c'était sincère ou bien est-ce que comme Esperança elle cherchait à me la mettre à l'envers ?
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ÁNGEL'S SHADOWS
Ficção GeralRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...