trente-sept

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chapitre trente-sept : Canada

 Ma tête bougeait au rythme de la musique.

Depuis une semaine, je retrouvai Pablo et Rio dans leur studio pour travailler. J'aimais ce qu'ils avaient à proposer et je me sentais écouter pour une fois.

Nos visions de la musique se complétaient. Bien que j'eus été longtemps dans un domaine plus pop, ce qui m'avait toujours plu était le rap et j'aimais mêler les deux depuis que j'avais changé d'équipe.

Travailler avec eux me permettait de préparer mon retour dans ma carrière parce que c'était évident que j'allais reprendre. Et puis je pouvais sortir.

Je commençai à tourner en rond dans la maison de Damon d'autant que son propriétaire me pétait les neurones, à défaut de me casser les os. En parlant de Damon, depuis une semaine, il était là chaque jour. À croire qu'il le faisait exprès.

Je me sentais bien quand je le croisai même si c'était pendant quelques secondes, il y avait cette chaleur rassurante qui envahissait ma poitrine. Mais mon ventre se retournait toujours de peur.

C'était un contraste qui me filait la gerbe.

Pablo et Rio fumaient de la drogue depuis le début de la séance. Ce n'était pas la première fois, mais je devais reconnaître que c'était la première fois que j'étais autant enfumée.

Je me sentais incapable de prendre le volant. Plus les minutes passaient, plus je me sentais bien et désinhibée.

J'attrapai mon téléphone pour envoyer un message à Damon pour qu'il vienne me chercher et je bougeai ma tête pour chasser, trop tard, cette idée. Je lui renvoyai dans la foulée un message lui disant que j'allais me débrouiller seule et qu'il ne devait pas se déplacer une seule seconde.

La réponse mit quelques minutes à apparaître :

« Envoie l'adresse »

Il allait peut-être me tuer. Et comme c'était peut-être mon dernier moment sur cette Terre, j'acceptai l'énième joint qui passa devant moi.

Je tirai dessus avant de tousser et de me mettre à rire. Les garçons firent de même. On avait sûrement l'air de trois cons.

— Putain il est déjà cette heure ? Lança Rio en regardant son téléphone. Je dois y aller, ma meuf m'attend.

— Elle sait que c'est ta meuf ? Demanda Pablo.

Je me mis à rire et lui aussi.

— Moi au moins, je baise.

Pablo passa son bras autour de mes épaules avant de dire :

— Peut-être je baise et tu ne le sais juste pas.

Je retirai son bras toujours en rigolant.

— Pas moi en tout cas.

— Les blondes c'est pas trop mon truc de toute façon.

Et les jeunes n'étaient pas celui de Damon.

Pourquoi je pensais à ce fou furieux ?

Rio et Pablo continuèrent de se charrier. Le premier resta facilement dix minutes de plus.

Mon téléphone vibra et je vis un message m'ordonnant de quitter le studio. Je récupérai mes affaires et nous sortîmes avec les gars.

— Tu conduis Rafaela ? Demanda Pablo. Je peux te déposer si t'as besoin.

— Elle n'a besoin de rien, tonna une voix qui me fit lever les yeux au ciel.

— À la prochaine, lançai-je aux garçons. Enfin s'il ne me tue pas, chuchotai-je en riant.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant