chapitre vingt-quatre : barre-toi
L'air frais nocturne me réveilla. Je me rendis compte que j'avais dormi pendant un moment. Nous étions arrivés à onze heures et j'avais dormi pendant près de onze heures d'après ma montre.
Je me relevai du transat et avançai pour rentrer dans la maison. En poussant la baie vitrée, je me rendis compte qu'elle était fermée.
Il m'avait réellement enfermée dehors ?
Je m'énervai contre la baie vitrée et je n'arrivai pas à l'ouvrir. J'étais soulée par cet acte. Pourquoi m'enfermer dehors encore ? Je n'avais rien fait, ça n'avait pas de sens. Je m'étais juste endormie !
Je continuai de forcer jusqu'à ce que je vois un homme redescendre les marches de l'escaliers.
Je me cachai contre le mur en me rendant compte que je ne l'avais encore jamais vu et que je n'avais aucune envie de le voir. Je jurai mentalement. Pourquoi avait-il fallu que je m'acharne sur cette foutue porte vitrée. Il m'avait sûrement entendu.
Je commençai à prendre de plus en plus peur mais finalement je vis au loin l'espèce de cabane de Damon. C'était là-bas où il allait me tuer et me démembrer d'après ses dires de quand j'étais arrivée ici. Je n'y avais jamais foutu les pieds, mais c'était peut-être ma seule chance. Je n'allais pas être dans le champ de vision de l'intrus.
Je me mis à courir pour l'atteindre et j'eus une perte d'espoir en me rendant compte que je n'arrivai pas à l'ouvrir. La porte céda et je pus m'enfoncer dans le noir de l'endroit. Je ne cherchais pas à savoir ce qui m'entourait, juste à me cacher.
— Rafaela !
Je plaquai ma main contre ma bouche pour ne pas faire plus de bruit que je n'en avais déjà fait. Je devais à tout prix faire comme si je n'existai pas. Je me cachai un peu plus dans mon coin.
J'entendis des pas et toujours cette voix m'appeler. J'avais beau essayer de me rappeler, je ne savais pas d'où elle venait.
C'était probablement la première fois que ma route croisait la sienne, et sûrement la dernière comme j'allais bientôt mourir.
Les pas s'arrêtèrent devant la cabane et mon coeur cessa de de battre quelques secondes avant d'entendre une sonnerie retentirent.
— Ouais ? Demanda la voix. Je lui ai fait la peau. Je cherche la fille. Elle ne doit pas être trop loin.
Était-ce de Damon dont il parlait ? Lui avait-il réellement fait la peau ? Merde, si Damon mourait je devenais quoi ? C'était terrifiant de se dire que ma vie dépendait à la fois de ses décisions et de sa vie.
— Tu veux la traquer toi-même ? Je suis sur le point de l'avoir je viens de te le dire ! Ok. Je doute que cette connasse disparaisse en attendant ton arrivée. Elle est beaucoup trop débile pour ça. Non, je connais l'adresse, j'y vais maintenant.
J'entendis les pas s'écarter, puis un moteur démarrer et s'éloigner. Je sentis mon estomac se retourner. Je me relevai hésitante. Je sortis de la cabane et vis la baie vitrée ouverte.
Je courus vers celle-ci pour rentrer. Je montai les marches deux à deux sous la panique. Je courus dans le couloir et je poussai la porte du type qui me terrorisait le plus.
Il était là.
Étendu par terre.
Du sang s'étendait autour de lui.
Du sang, partout.
Je me sentis partir et j'entendis un bruit. Je regardai paniquée autour de moi. Je regardai de nouveau ce corps étendu par terre et je me rendis compte que son torse se soulevait réellement.
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ÁNGEL'S SHADOWS
General FictionRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...