trente

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chapitre trente : icône

 C'était trop calme finalement.

Je ne comprenais même pas pourquoi personne n'était revenu pour me violer. Ils auraient dû. Enfin, je le pensais.

Hissée sur un vieux carton moisi, je regardai par la fenêtre microscopique. Il commençait à faire sérieusement nuit.

Le carton céda sous mon poids et je m'effondrai par terre. Je poussai un gémissement de douleur. Mon souffle avait été coupé.

Une blessure venait de s'ajouter à ma trop longue liste.

La porte de la cave s'ouvrit et des pas affolés s'approchèrent de moi. Mon regard se posa sur l'homme qui venait d'entrer et je me redressai en le reconnaissant.

Il s'arrêta net. Ses yeux gris balayant activement mon visage. Qu'est-ce que foutait Damon ?

— Maxwell ? Demandai-je sonné.

Je savais que je ne l'avais pas vu depuis un moment, mais est-ce que j'en avais oublié son visage ? Probablement pas. C'était lui, chez mon oncle. Et ça me terrorisait.

— Tu es là depuis quand ? Demanda-t-il.

Je fronçai les sourcils en ayant aucune envie de répondre. Il s'approcha de moi et je tentai de m'écarter de lui. Il attrapa mon bras et me fit remonter. Je me débattais, énervée de sa présence et du fait qu'il me touchait.

Je me débattais, mon coeur manquait d'exploser, je voulais me barrer, où était Damon !

— Lâche-moi ! Criai-je.

Il me gifla. Je le regardai sous le choc alors qu'il approchait son corps du mien. Et dire que je l'avais un jour désiré, aujourd'hui, je ne ressentais du dégoût pour ce sale type.

— Ferme ta gueule connasse ! Tu vas te faire choper, t'es vraiment conne !

Je fronçai les sourcils.

— Je préfère me faire chopper plutôt que de supporter ta présence !

Il me plaqua contre le mur derrière moi.

— Fais attention à ce que tu dis Rafaela.

— Sinon quoi ? Tu vas me violer ? Comme tu n'arrives pas à bander devant moi je trouve ça étrange comme menace.

Nos deux regards se transmettaient beaucoup de haine. Et dire que ce connards m'avait touché. Je l'avais laissé m'embrasser, me toucher, même me doigter alors qu'il ne valait pas mieux que ces autres connard.

Il me tira hors de la cuisine alors qu'il y avait du bruit à l'étage. Il ouvrit la porte d'entrée et me poussa à l'extérieur. Étaient-ils tous au courant que j'étais capable de me déplacer normalement ? Qu'il n'y avait pas à me jeter de la sorte ?

Je me retournai pour le regarder et je vis juste Damon arriver par derrière. Il était taché de rouge. Il cala sa main sur le menton de Maxwell et en quelques secondes lui trancha la gorge dans un geste froid et précis.

Je plaquai ma main sur ma bouche pour ne pas hurler. Je fermai les yeux pour ne pas voir le sang. Je tremblai et tentai de reculer. Mon instinct de survie était toujours là et finalement mourir n'était pas dans mes priorités absolues.

On m'attrapa et me souleva pour me mettre sur une épaule rapidement. J'atterris dans la voiture et en rouvrant les yeux, j'étais avec Damon.

Il ne m'avait pas tuée. Je me sentais obligé de toucher mon coeur pour m'en assurer. Je n'étais pas encore morte.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant