treize

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chapitre treize : fuite

 C'était probablement les quatre jours les plus silencieux de ma vie. La maison avait été vide, et seul Damon se pointait de temps en temps. Il ne me parlait pas et disparaissait de nouveau. Il avait verrouillé les issues, j'étais prise au piège.

Être captive prenait à présent tout son sens.

Je m'ennuyai. Enfin, quand il n'était pas là, le reste du temps je paniquai à l'idée qu'il me frappe, tue, brûle, viol et toutes autres choses qu'il devait imaginer dans son crâne. Esperança et Liz me manquaient, elles rendaient l'instant un peu moins douloureux.

Je ne savais pas si les personnes qui me suivaient avaient gobé mes messages sur les réseaux sociaux affirmant que j'allais bien. Mais comme Damon ne m'en parlait plus, je devais considérer que c'était bon.

La porte d'entrée claqua et je me fis petite sur le canapé. Je voulais sincèrement disparaître le plus possible. Damon apparut dans le salon et alla dans la cuisine prendre un verre. Je regardai l'heure, dix heures, c'était peut-être tôt pour de la Vodka ?

Mais je m'abstins de ce commentaire. Je restai sur le canapé sans rien dire, je respirai à peine. Il vint s'asseoir à côté de moi et ne dit rien. Je me recroquevillai un peu plus sur moi-même. J'étais incroyablement mal à l'aise.

Je me levai pour partir rapidement mais il se racla la gorge.

— Repose ton cul sur ce putain de canapé !

Je le fis docilement. Il n'avait pas l'air d'être à son premier verre tout compte fait.

— Ton ex va être papa, cracha-t-il.

J'avais entendu le monde s'effondrer. J'avais ressenti le souffle de l'explosion mais tout était parfaitement en place autour de moi.

Il venait de dire quoi ?

— Pardon ? Dis-je sous le choc.

— Ton ex va être papa, t'es conne ou tu le fais exprès ?

Je devais être conne. Parce que la phrase était lunaire.

— Il a fait un post ou je ne sais pas, c'est ma soeur qui m'a dit de te le dire, là, elle est à trois mois, je ne sais même pas.

Il but dans son verre avant de sortir son téléphone pour taper maladroitement dessus. Il me montra une capture d'écran faite par sa soeur. Je le vis, tout sourire avec cette femme brune au ventre quand même arrondi. Ils tenaient une échographie et souriaient en se regardant amoureusement, j'allais vomir.

J'avais sincèrement espoir en la reconnaissant mais le message qu'il avait écrit ne laissait pas de place aux doutes :

« Bientôt trois. Un mini nous avec la personne qui a fait de moi un homme comblé »

— Sa cousine, soufflai-je avant de mettre mes mains autour de ma tête. Il a couché avec sa putain de cousine ce chien ?

Le regard de Damon changea. Je me levai incapable de rester en place. J'avais un poids dans le coeur et je m'étouffai dans mes larmes. Il me regardait, comme la folle du coin.

Maxwell avait toujours été proche de sa cousine, oui, mais je n'aurais jamais pu croire qu'ils... La nausée m'emporta et je me retins de ne pas recracher le peu d'aliments que j'avais dans le corps.

— Ça te fait mal ? Demanda Damon.

— Va te faire foutre, putain !

Je montai rapidement les marches pour m'enfermer dans la chambre. Cette fois, la nausée s'imposa et je vomis au-dessus des toilettes avant de reprendre mes pleurs. Je me laissais tomber à côté.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant